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Kinshasa sous les eaux : Le rapport choc qui accuse l’urbanisation anarchique

Les eaux boueuses de la rivière N’djili ont englouti plus de 500 habitations en avril dernier, laissant des milliers de Kinois sans abri. Ce drame répété pose une question brûlante : comment Kinshasa, mégapole en sursis, compte-t-elle briser le cycle infernal des inondations ? La réponse pourrait se trouver dans le rapport Urbaplan remis ce mercredi au gouverneur Bumba Lubaki, document explosif qui pointe du doigt les défaillances structurelles d’une ville à la dérive.

Le diagnostic est sans appel. Selon les experts d’Urbaplan, l’urbanisation sauvage a transformé 65% des zones tampons naturelles en bidonvilles. Les canaux d’évacuation, obstrués par 1 200 tonnes de déchets fluviaux selon les estimations, fonctionnent à moins de 30% de leur capacité. « C’est une bombe à retardement hydrique », analyse un ingénieur ayant participé à l’étude sous couvert d’anonymat.

Les solutions ? Le plan Urbaplan préconise une révolution urbaine en trois actes. D’abord, un curage express des principaux cours d’eau d’ici la prochaine saison des pluies. Ensuite, la création de zones non aedificandi strictes autour des bassins à risque comme la N’djili. Enfin, un schéma directeur d’urbanisation contrôlée qui préserverait 40% d’espaces perméables dans chaque quartier.

Mais comment appliquer ces mesures dans une ville où 80% des constructions échappent à tout contrôle ? « La clé réside dans la gouvernance collaborative », insiste Youssef Samlali d’Urbaplan. Son équipe propose la création d’une task-force associant services techniques, chefs de quartier et ONG environnementales. Objectif : transformer 15 quartiers critiques en « zones tests » dès 2026.

Le calendrier serré prévoit un atelier participatif ce vendredi 23 mai. Une première depuis la crise de 2020. « Les populations riveraines doivent s’approprier les solutions », plaide François Laurent, coordinateur du projet. Parmi les pistes discutées : des systèmes d’alerte précoce communautaires et des brigades citoyennes de gestion des déchets.

Reste le défi financier. Le rapport chiffre à 150 millions USD les investissements nécessaires pour une résilience environnementale durable. Une somme colossale pour une ville dont le budget annuel ne dépasse pas 200 millions. La balle est désormais dans le camp des autorités provinciales et de leurs partenaires internationaux.

Kinshasa respire-t-elle enfin la volonté politique ? Le gouverneur Bumba promet « un plan Marshall anti-inondations » d’ici fin juin. Mais les habitants des zones inondables, eux, attendent des actes. Comme cette mère de famille de Maluku qui lance : « Après chaque saison des pluies, on nous fait des promesses. Puis les eaux reviennent, plus destructrices… »

Article Ecrit par Miché Mikito
Source: Actualite.cd

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Miché Mikito
Miché Mikito
Né au bord du majestueux fleuve Congo, à Kisangani, Miché Mikito vous propose une couverture sportive dynamique et un éclairage unique sur les enjeux environnementaux. Passionné de sport, il suit de près les compétitions locales et internationales tout en restant très attentif à la préservation des richesses naturelles du Congo. Miché est votre guide pour tout ce qui concerne le sport et l’environnement.
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