Dans les salles de classe de Bunia, une réalité sombre persiste sous les tableaux noirs. Alors que le mouvement U-Report lance une campagne choc contre les violences sexuelles en milieu scolaire, une question brûle les lèvres : comment protéger l’avenir de ces élèves quand leur éducation devient un champ de dangers ?
Jeudi 22 mai, plus de 200 jeunes ont participé à une initiative novatrice combinant jeux éducatifs et discussions franches. Soutenue par l’UNICEF en RDC, cette action révèle un phénomène inquiétant : 63% des filles interrogées dans la province déclarent avoir subi des pressions sexuelles à l’école. « Certains professeurs utilisent les notes comme monnaie d’échange », dénonce Ambongo Baraka, élève au Complexe scolaire Léopold.
Les témoignages recueillis par Congo Quotidien dessinent un système où la peur se mêle à l’impunité. Innocent Pitapita, lycéen engagé, interpelle : « Comment croire en l’école quand elle devient le lieu de nos pires cauchemars ? » La réponse vient peut-être des activités ludiques organisées : matchs de football symboliques où chaque but marqué représente une dénonciation, concours de plaidoiries transformant les victimes en porte-voix.
L’UNICEF renforce son appui à travers des outils concrets : numéros verts affichés dans les cours de récréation, formation de 50 jeunes ambassadeurs. Mais le défi reste immense. « Chaque silence brisé est une victoire », souligne un coordinateur de U-Report Bunia, tout en rappelant que seulement 12% des cas aboutissent à des sanctions.
La route vers des écoles sûres semble longue, mais les premiers pas sont franchis. Alors que la campagne s’étend à cinq nouvelles provinces, une lueur d’espoir naît des rires d’adolescents jouant au ballon – leur manière à eux de marquer contre l’abus.
Article Ecrit par Yvan Ilunga
Source: radiookapi.net