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La France durcit le ton contre le Rwanda : une résolution historique pour la stabilité en RDC

La Commission des affaires européennes de l’Assemblée nationale française vient de franchir une étape symbolique et politique majeure en adoptant une proposition de résolution soutenant la souveraineté de la République démocratique du Congo (RDC). Ce texte, porté par le député Carlos Martens Bilongo, condamne fermement le Rwanda pour son soutien au groupe rebelle M23, accusé de déstabiliser l’Est congolais depuis des années. Une décision qui intervient dans un contexte de tensions régionales exacerbées et de violations répétées des droits humains.

Le cœur de cette résolution repose sur des preuves documentées par les Nations unies, confirmant l’implication directe de l’armée rwandaise dans les combats aux côtés du M23. Carlos Martens Bilongo a rappelé avec force les conclusions du rapport de l’ONU publié en février 2025, détaillant les exécutions sommaires d’enfants âgés de 11 à 15 ans à Bukavu après la prise de la ville par les rebelles. « Ces actes ne sont pas seulement des crimes de guerre, mais une insulte à l’humanité », a-t-il déclaré, appelant à une réaction internationale plus ferme.

Derrière les mots se cachent des enjeux géopolitiques complexes. Le M23, actif depuis 2012, a repris ses activités offensives en 2023, s’emparant notamment de Goma en janvier dernier. Cette avancée a provoqué une crise humanitaire majeure, avec des milliers de déplacés et un bilan humain alarmant. Le Conseil de sécurité de l’ONU avait déjà réagi en février par la résolution 2773, exigeant le retrait des troupes rwandaises du territoire congolais – une condamnation restée sans effet concret jusqu’à présent.

Mais pourquoi la France choisit-elle aujourd’hui de monter au créneau ? Si certains y verront une solidarité post-coloniale, d’autres pointeront des intérêts économiques sous-jacents. Le député Bilongo n’a d’ailleurs pas éludé la question des minerais : « L’Europe ne peut ignorer que les minerais extraits dans l’Est congolais, souvent dans des conditions inhumaines, alimentent nos industries. » Une allusion directe aux chaînes d’approvisionnement mondiales qui, selon lui, financent indirectement le conflit.

La proposition française préconise des mesures concrètes : sanctions ciblées contre Kigali, gel des avoirs des responsables impliqués, et soutien accru aux mécanismes régionaux comme la Communauté d’Afrique de l’Est. Reste à savoir si ces dispositions seront adoptées en séance plénière. Pour beaucoup d’observateurs, le vrai test sera la réaction des partenaires européens de la France, historiquement divisés sur la question rwando-congolaise.

Sur le terrain, les espoirs se mêlent aux scepticismes. À Goma, des habitants interrogés par téléphone saluent « une lueur d’espoir », tout en rappelant que « les résolutions sans application restent des mots vides ». Les organisations humanitaires, elles, pressent la communauté internationale d’agir face à l’urgence : 5,7 millions de déplacés dans l’Est congolais, selon le HCR, et un accès humanitaire gravement entravé par les combats.

Cette initiative française marque-t-elle un tournant dans la gestion internationale du conflit ? Tout dépendra de sa capacité à fédérer des soutiens au-delà des déclarations d’intention. Avec en ligne de mire un dilemme persistant : comment concilier pression diplomatique sur Kigali et préservation des équilibres régionaux fragiles ? La réponse à cette question déterminera peut-être l’avenir de toute une région.

Article Ecrit par Cédric Botela
Source: Actualite.cd

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