Une initiative citoyenne contre un fléau ancestral
La récente flambée de choléra à Kalemie vient rappeler cruellement le lien vital entre assainissement et santé publique. Avec plus de 800 cas enregistrés depuis janvier dans cette zone du Tanganyika, les autorités locales ont déclenché un plan d’urgence inédit : chaque jeudi, la population se mobilise pour un grand nettoyage collectif.
Le cycle infernal de la contamination
Comment une simple averse peut-elle devenir mortelle ? La configuration géographique de Kalemie crée un piège sanitaire. Les pluies entraînent les déchets des hauteurs vers le lac Tanganyika et la rivière Lukuga, transformant ces sources vitales en vecteurs de maladie. « L’eau qui devrait nous nourrir nous empoisonne », déplore un habitant du quartier Kabubili.
Un Salongo sanitaire contre la fatalité
Le maire David Mukeba Mbombo mise sur une tradition congolaise revisité : « Le Salongo du jeudi n’est pas qu’un nettoyage. C’est un acte de résistance collective. » Bourgmestres et chefs de quartier supervisent les opérations, tandis que la mairie fournit matériel et formation aux brigades d’assainissement.
Des chiffres qui alertent
Le superviseur des soins de santé primaires Germain Kalunga alerte : « 8 décès recensés, mais chaque cas non prévenu peut déclencher une chaîne de contamination. » Les récentes inondations ont exacerbé la crise en dispersant les matières fécales dans les cours d’eau. Une réalité qui rend cruciale la protection des points de captage.
Comprendre pour mieux prévenir
Le choléra, cette « bombe à retardement intestinale », se propage par une eau contaminée. Diarrhées violentes, vomissements et déshydratation extrême frappent sans avertissement. Mais la solution existe : désinfection systématique de l’eau, hygiène alimentaire rigoureuse et vaccination ciblée.
Une bataille sur tous les fronts
L’initiative de Kalemie innove en associant action concrète et éducation sanitaire. Des équipes mobilles forment aux gestes barrières hydriques tandis que des drones cartographient les zones critiques. Un défi de taille dans une ville où seulement 40% des ménages ont accès à des latrines sécurisées.
L’espoir au bout du balai
Si les résultats se font attendre – le choléra étant un adversaire tenace – les premiers signes encourageants émergent. Le taux de reproduction de la maladie aurait baissé de 30% depuis le début des opérations. La prochaine étape ? Étendre le modèle à toute la province du Tanganyika.
Cette crise souligne une vérité implacable : en RDC comme ailleurs, la santé publique commence par un environnement sain. L’engagement de Kalemie pourrait bien écrire un nouveau chapitre dans la lutte contre les épidémies hydriques en Afrique centrale.
Article Ecrit par Amissi G
Source: radiookapi.net