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RDC-Rwanda : Les États-Unis optimistes sur l’accord de paix malgré les défis

La médiation américaine dans la crise entre la République Démocratique du Congo (RDC) et le Rwanda franchit une étape cruciale, selon les récentes déclarations de l’ambassadeur Troy Fitrell, haut responsable du bureau des Affaires africaines au département d’État. Alors que les tensions persistent dans l’Est congolais, les États-Unis insistent sur l’urgence d’une résolution durable, combinant initiatives diplomatiques et enjeux économiques. Mais cette ambition peut-elle se concrétiser dans une région marquée par des décennies de conflits ?

Lors d’un webinaire consacré à la diplomatie commerciale en Afrique subsaharienne, Fitrell a révélé les coulisses d’un travail d’harmonisation entre les processus de paix de Nairobi et de Luanda, ainsi que la facilitation qatarie. « Nous ne croyons pas qu’il faille attendre six mois pour la prochaine itération », a-t-il affirmé, soulignant la volonté américaine d’accélérer les négociations. Une approche soutenue par un premier projet d’accord déjà soumis à Kinshasa et Kigali.

Le diplomate a martelé un argument-choc : « Rien n’est plus coûteux et moins efficace que la guerre ». Selon lui, une économie formalisée dans la région des Grands Lacs générerait des bénéfices dépassant largement les rivalités actuelles. Une vision qui s’étend au-delà de la RDC et du Rwanda, englobant l’Ouganda, le Burundi et même l’Angola dans une dynamique régionale. Mais comment concilier cet idéal avec la réalité des groupes armés et des intérêts miniers transfrontaliers ?

La référence aux processus de paix Nairobi-Luanda, combinée au rôle clé de la Communauté d’Afrique de l’Est et de la SADC, dessine une architecture diplomatique complexe. Fitrell insiste sur l’absence de concurrence entre ces mécanismes, mais certains observateurs s’interrogent. « La multiplicité des initiatives risque de diluer les responsabilités », note un expert congolais sous couvert d’anonymat.

L’échéance de la réunion de Lomé, supervisée par l’Union africaine, ajoute une pièce au puzzle. Bien que les États-Unis se disent « impatients » d’y participer, leur focalisation sur un calendrier serré interroge. Le projet d’accord américain, dont les détails restent confidentiels, devra surmonter des contentieux historiques – notamment sur le soutien rwandais présumé aux rebelles du M23.

La diplomatie régionale en RDC atteint ici un tournant. Si les déclarations optimistes de Washington reflètent des avancées techniques, elles butent sur un défi majeur : transformer des principes généraux en engagements contraignants. La promesse d’un texte commun entre Kinshasa et Kigali, initialement attendu le 2 mai 2025, tarde à se matérialiser pleinement.

En filigrane, l’enjeu économique apparaît comme le véritable moteur de cette médiation. Les États-Unis misent sur les opportunités commerciales pour stabiliser la région, une stratégie qui rappelle leur engagement accru en Afrique subsaharienne. Reste à savoir si cet argument suffira à surmonter les méfiances accumulées depuis le génocide rwandais de 1994 et ses conséquences géopolitiques.

Article Ecrit par Cédric Botela
Source: Actualite.cd

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