Une pluie torrentielle a transformé Bandundu en champ de bataille climatique ce dimanche. Des rafales à couper le souffle, atteignant des pics de violence insoupçonnés, ont littéralement éventré le tissu urbain du chef-lieu du Kwilu. Au quartier Trois Rivières et dans le centre-ville, des familles contemplent, hagardes, leurs habitations disloquées – toitures arrachées comme des pages de livres, murs fissurés par la fureur des éléments.
Le commissariat provincial de la police, symbole de l’autorité étatique, n’a pas été épargné. Les images choquantes montrent un bâtiment administratif mutilé, sa toiture envolée comme un fétu de paille. Le magasin de la police, désormais à ciel ouvert, expose son vulnérable contenu aux caprices du ciel tropical. Plus grave encore : le centre de santé des forces de l’ordre, dernier rempart médical des agents, perd son abri protecteur au moment même où les besoins sanitaires risquent d’exploser.
« C’est une bombe à retardement opérationnelle », alerte le commissaire Camille Atungale, porte-parole de la police. Sa voix trahit une urgence contenue : « Sans toit, sans infrastructure sécurisée, comment maintenir la chaîne de commandement ? Comment stocker armement et dossiers sensibles ? » La question résonne comme un coup de semonce dans une province déjà éprouvée par les défis sécuritaires.
Les conséquences de ces intempéries en RDC dépassent le simple bilan matériel. Chaque tuile envolée, chaque mur effondré dessine une carte des vulnérabilités systémiques. Le centre de santé policier blessé, c’est tout un maillon essentiel de la chaîne de sécurité collective qui vacille. Le magasin exposé, c’est un risque de dispersion d’armes et d’équipements stratégiques sous les prochaines averses.
Face à cette urgence, la réaction des autorités se veut rassurante. Claude Kumpel, président de l’assemblée provinciale, a personnellement inspecté les dégâts. Sa promesse de réhabilitation rapide des infrastructures du Kwilu sonne comme un ultimatum face à la montre climatique. Mais les habitants, eux, comptent les gouttes : la saison des pluies ne fait que commencer…
Cette catastrophe interpelle sur la résilience des villes congolaises face aux colères du ciel. Bandundu, à l’image de nombreuses agglomérations du pays, semble prise en tenaille entre urgence humanitaire immédiate et nécessité de repenser l’urbanisme face aux dérèglements climatiques. La réhabilitation annoncée sera-t-elle un simple pansement sur une jambe de bois, ou l’occasion de bâtir des infrastructures climato-résilientes ? La réponse des prochains jours dessinera l’avenir d’une province entière.
Article Ecrit par Miché Mikito
Source: Actualite.cd