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Négociations de paix aux Grands Lacs : Tshisekedi sous pression internationale

Les négociations pour stabiliser la région des Grands Lacs entrent dans une phase cruciale, marquée par une coordination inédite des efforts diplomatiques africains et internationaux. À Lomé, la réunion des facilitateurs désignés par l’Union Africaine et les communautés régionales a souligné l’urgence d’un consensus, tandis que Doha et Washington élaborent des pistes économiques et politiques pour désamorcer une crise vieille de trois décennies.

Une médiation africaine renforcée

Le sommet de Lomé, orchestré par Faure Gnassingbé, médiateur de l’Union Africaine, a rassemblé cinq anciens chefs d’État africains. Objectif : harmoniser les processus de Nairobi et de Luanda, jugés fragmentés. La présence d’Olusegun Obasanjo, figure historique nigériane, et de Catherine Samba-Panza, ex-présidente centrafricaine, symbolise la volonté d’équilibrer les influences régionales. « L’unité des médiations est la clé pour éviter des agendas parallèles », a insisté Gnassingbé sur X, saluant le soutien américain et onusien.

Le rôle pivot des États-Unis

Washington, absent des pourparlers il y a encore un an, s’impose désormais comme arbitre. Massad Boulos, conseiller au Département d’État, a confirmé l’appui américain à la Déclaration de principes RDC-Rwanda. Mais derrière les déclarations se profile un enjeu économique : l’accord minier USA-RDC, qui légaliserait l’export de minerais congolais via des pays voisins. Une manœuvre perçue à Kinshasa comme un affaiblissement de sa souveraineté, mais saluée par les entreprises américaines soucieuses d’éviter les « minerais du sang ».

Qatar, l’intermédiaire surprise

Doha émerge comme un acteur clé, capitalisant sur ses investissements en RDC et au Rwanda. Malgré l’échec des pourparlers directs avec l’AFC/M23, le Qatar mise sur des comités d’experts pour relancer le dialogue d’ici juin. Une approche technocratique contrastant avec le style plus politique des médiateurs africains. Peut-elle contourner l’impasse actuelle ?

Félix Tshisekedi, un président isolé ?

Le chef de l’État congolais subit des pressions croisées. Olusegun Obasanjo lui aurait intimé de céder du pouvoir à l’opposition pour sauver son second mandat, tandis que Kigali et Washington poussent à un compromis régional. « Tshisekedi doit choisir entre l’entêtement et la survie politique », analyse un diplomate sous couvert d’anonymat. La proposition d’un gouvernement d’union nationale, évoquée à Paris avec Moïse Katumbi et Adolphe Muzito, pourrait être la prochaine étape.

L’Europe en retrait : un vide stratégique

Malgré les liens historiques, la Belgique et l’UE brillent par leur absence dans ces négociations. Un désengagement qui renforce l’influence américaine et qatarie, mais suscite des critiques. « L’Europe rate une occasion de peser sur la sécurisation des minerais critiques », déplore un expert des ressources minières. Bruxelles se justifie par des « priorités géopolitiques divergentes », selon une source européenne.

Alors que juin s’annonce décisif avec les échéances de Doha et Washington, une question persiste : ces efforts multipolaires parviendront-ils à apaiser l’Est congolais, ou reproduiront-ils les échecs passés ? La réponse déterminera non seulement l’avenir de Félix Tshisekedi, mais aussi l’équilibre géostratégique de toute l’Afrique centrale.

Article Ecrit par Cédric Botela
Source: mediacongo.net

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