Alors que la République Démocratique du Congo (RDC) entame une phase cruciale de son partenariat avec le Fonds Monétaire International (FMI), une question se pose : les réformes structurelles du gouvernement Suminwa résisteront-elles à l’examen minutieux des experts internationaux ? La mission de revue des programmes économiques, lancée ce jeudi à Kinshasa, constitue un baromètre essentiel pour mesurer la résilience de la politique économique congolaise.
Un enjeu de crédibilité internationale
Avec 2,9 milliards USD mobilisés via la Facilité élargie de crédit (FEC) et la Facilité pour la résilience et la durabilité (FRD), la RDC affiche des ambitions macroéconomiques sans précédent. Les 1,8 milliards USD dédiés aux infrastructures et au renforcement des réserves de change doivent composer avec les 1,1 milliard USD alloués à la transition écologique – un équilibre délicat dans un pays où la croissance peine à dépasser les 5% annuels.
Gouvernance et climat : le double défi
Freddy Matungulu Mbuyamu, administrateur suppléant au FMI, insiste sur « l’exécution rigoureuse des conditionnalités ». Parmi les critères d’évaluation : l’assainissement des finances publiques (+15% de recettes fiscales attendues en 2025) et l’accélération des projets climatiques dans un pays classé 179e sur 180 à l’Indice de performance environnementale 2024.
La stabilité économique en ligne de mire
La Première Ministre Judith Suminwa Tuluka martèle sa priorité : « Maintenir le taux d’inflation sous la barre des 7% tout en préservant les équilibres sociaux ». Un pari complexe alors que le franc congolais a perdu 12% face au dollar depuis janvier. Les mécanismes de stabilisation prévoient notamment le renforcement des réserves internationales (+23% prévus d’ici fin 2025) et une rationalisation des subventions énergétiques.
Perspectives et risques systémiques
Si la revue aboutit à une évaluation positive, la RDC pourrait accéder à une nouvelle tranche de 450 millions USD dès juillet 2025. Cependant, les analystes pointent des risques persistants : dépendance aux matières premières (60% des exportations), faible diversification économique, et tensions géopolitiques dans l’Est du pays. La conclusion de cette mission du FMI, attendue le 13 mai, pourrait redessiner le paysage financier congolais pour la décennie à venir.
Article Ecrit par Amissi G
Source: primature.grouv.cd