Kinshasa, 12 mai 2025 – Les relations entre la République démocratique du Congo (RDC) et les Émirats arabes unis (EAU) franchissent un nouveau cap stratégique. La Première Ministre Judith Suminwa Tuluka a reçu ce lundi l’Ambassadeur émirati Anwar Othman Barout Al Baroudi à la Primature, marquant une étape clé dans le renforcement de la coopération économique RDC-EAU. Cet échange, qualifié de « cordial et constructif », s’inscrit dans la dynamique initiée lors de la visite officielle de la cheffe du gouvernement à Abu Dhabi en avril 2025.
Les discussions ont porté sur la concrétisation des projets annoncés lors du sommet sur les investissements émiratis. « La visite de Madame Suminwa a ouvert des portes inédites », a souligné l’Ambassadeur Al Baroudi, laissant entrevoir des annonces majeures dans les secteurs minier, agricole et énergétique. Une question persiste : comment ces investissements Émirats en RDC pourront-ils transformer l’économie congolaise tout en préservant les intérêts nationaux ?
Le contexte géopolitique actuel donne à ces négociations une portée particulière. Alors que la RDC cherche à diversifier ses partenariats internationaux, les EAU déploient une stratégie africaine ambitieuse. Depuis 2022, les échanges commerciaux bilatéraux ont progressé de 37%, selon les données du ministère congolais du Commerce extérieur. Cette accélération s’explique par les complémentarités entre les besoins en infrastructures de la RDC et les capitaux émiratis.
Lors de sa déclaration, le diplomate émirati a insisté sur la diplomatie congolaise proactive : « Le leadership de Madame Judith Suminwa Tuluka crée un climat de confiance propice aux investissements durables ». Les observateurs pointent cependant les défis à surmonter : aligner les cadres réglementaires, sécuriser les projets contre les risques géopolitiques régionaux, et garantir des retombées équitables pour les populations.
Parmi les dossiers prioritaires figure le développement du corridor économique Kinshasa-Kisangani, où des fonds émiratis pourraient financer des infrastructures logistiques clés. « Nous visons une symbiose entre notre expertise technologique et le potentiel congolais », a précisé l’Ambassadeur. Cette collaboration pourrait positionner la RDC comme hub économique central en Afrique centrale, à condition que les engagements se traduisent en réalisations tangibles.
Les prochains mois seront déterminants. Le gouvernement congolais prévoit une série d’accords sectoriels d’ici fin 2025, tandis que les investisseurs émiratis évaluent les garanties juridiques. Comme le résume un expert de la Banque mondiale sous couvert d’anonymat : « Le succès dépendra de la capacité à transformer les déclarations d’intention en contrats équilibrés ». Une alerte subtile sur les écueils à éviter dans ce partenariat stratégique.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: primature.grouv.cd
