Dans une démonstration de vigilance parlementaire, les députés provinciaux du Kasaï-Central ont tiré la sonnette d’alarme ce lundi 19 mai lors d’une inspection musclée des chantiers antiérosifs et de voirie urbaine. Le constat est sans appel : des réalisations en deçà des promesses, des calendriers fantômes et une opacité financière qui nourrit les suspicions. Un scénario devenu hélas familier dans la gestion des projets d’infrastructure en RDC, mais qui prend ici une résonance particulière à l’approche des échéances électorales.
Les élus locaux, jouant leur partition de contre-pouvoir, exigent du Bureau central de coordination (BCECO) la communication immédiate du protocole d’accord et des rapports de décaissement. « Sans transparence sur l’emploi des deniers publics, comment parler de gouvernance responsable ? » interroge l’un des parlementaires, résumant l’état d’esprit de la délégation. Cette requête documentaire vise à constituer le dossier d’un audit général qui promet de faire trembler certains bureaux d’études et entreprises de BTP.
Derrière les technicalités administratives se profile un enjeu politique crucial : la crédibilité du dispositif de relance infrastructurelle dans une province minée par l’érosion et le délabrement urbain. Le BCECO, pivot central de la coordination des grands chantiers publics, se retrouve sous les projecteurs. Sa capacité à fournir des preuves tangibles de sa gestion sera déterminante pour désamorcer la crise de confiance.
Certains observateurs y voient le prélude à une recomposition des alliances provinciales. « Chaque rapport financier devenu introuvable est une munition pour l’opposition parlementaire », analyse un consultant politique sous couvert d’anonymat. La demande d’audit pourrait bien servir de test décisif pour mesurer le réel poids des élus face aux réseaux d’influence technocratiques.
Reste la question brûlante : cette initiative parlementaire marque-t-elle l’émergence d’un nouveau contrôle citoyen par procuration, ou n’est-elle qu’un épisode de guérilla politique dans la course aux financements de développement ? La réponse se nichera dans la suite donnée à cette investigation. Une chose est sûre : le Kasaï-Central vient de s’improviser laboratoire de la redevabilité financière en RDC.
Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: radiookapi.net