La République Démocratique du Congo (RDC) sera représentée à la 5ᵉ édition du SISPA FILAHA AGROFOOD, forum panafricain dédié à l’innovation agroalimentaire, par Grâce-Léonie Mukala, une entrepreneure de 24 ans dont le produit phare, le NutriSkin, pourrait bien redéfinir les standards du secteur. Son défi ? Bénéficier d’un soutien financier pour porter haut les couleurs nationales à Alger, du 26 au 29 mai 2025.
Un produit 100% local au potentiel inexploité
Fondatrice de Tata Leo, Grâce-Léonie Mukala mise sur le NutriSkin, un complément alimentaire naturel décliné en barres, gélules et poudre. « Conçu à partir des richesses naturelles congolaises, il nourrit la peau de l’intérieur tout en stimulant la régénération cellulaire », explique-t-elle. Un positionnement stratégique dans un marché mondial des nutraceutiques estimé à 486 milliards USD d’ici 2027 (Source : Grand View Research).
L’épineux défi du financement
Si l’innovation est au rendez-vous, les ressources financières font défaut. La participation à ce forum international nécessiterait selon nos informations un budget minimal de 15 000 USD – frais logistiques, stand d’exposition et marketing inclus. Un montant inaccessible pour la majorité des startups locales, alors que le secteur agricole congolais représente pourtant 19,7% du PIB national (Banque Mondiale, 2023).
« Sans appui des autorités et partenaires privés, nous risquons de passer à côté d’une vitrine essentielle pour attirer investisseurs et distributeurs », alerte l’entrepreneure. Un paradoxe dans un pays où 62% des terres arables du continent pourraient transformer la RDC en grenier de l’Afrique (FAO).
Un enjeu économique à triple dimension
Cette participation dépasse le simple cadre entrepreneurial. Elle touche à :
- La valorisation des filières agricoles locales (noix, plantes médicinales)
- La création d’emplois dans la transformation agroalimentaire (15 000 postes potentiels selon le PNUD)
- L’attractivité internationale d’un secteur minier dominant (67% des exportations)
Dans un contexte où seulement 8% des startups congolaises accèdent à des financements externes (Banque Centrale du Congo), le cas Mukala devient emblématique. « Soutenir cette initiative, c’est investir dans une chaîne de valeur qui pourrait booster nos exportations non-minières de 40% d’ici 2030 », analyse un expert en économie développementale sous couvert d’anonymat.
Quelles retombées attendre ?
Une présence réussie à Alger pourrait générer :
Opportunité | Impact potentiel |
---|---|
Partenariats techniques | +25% de capacité de production |
Contrats d’exportation | 2 à 5 millions USD/an |
Visibilité médiatique | 70% de notoriété accrue pour le Made in RDC |
Reste à savoir si les appels de Grâce-Léonie Mukala trouveront écho auprès des décideurs. Alors que le gouvernement a annoncé en 2024 un fonds de 10 millions USD pour l’entrepreneuriat jeune, seulement 12% des fonds ont été débloqués à ce jour. Une lenteur administrative qui contraste avec l’urgence exprimée par les acteurs de terrain.
Dans cette course contre la montre, la mobilisation des diasporas congolaises et des organismes comme la Banque Africaine de Développement pourrait faire la différence. L’enjeu dépasse largement le NutriSkin : il s’agit de prouver que la RDC peut diversifier son économie grâce à ses talents locaux.
Article Ecrit par Amissi G
Source: Actualite.cd