Alors que les épreuves certificatives approchent dans la province du Maniema, une tension palpable secoue le secteur éducatif. Lundi 19 mai, les inspecteurs et agents de l’Inspection générale de l’enseignement ont lancé un avertissement sans équivoque au gouvernement congolais : sans paiement urgent de leurs primes, l’organisation des examens nationaux pourrait être compromise.
Une bombe à retardement sociale
Combien de temps le système éducatif congolais peut-il tenir sous la pression des revendications salariales ? La question se pose avec acuité au Maniema où Zacharie Bafwafwa Beya, porte-parole des inspecteurs, résume l’exaspération générale : « Le droit reste non négociable. Nous réclamons le paiement immédiat des frais additionnels des salaires conformément aux accords de Bibwa ». Les fonctionnaires réclament également le versement rétroactif des primes pour fonction spéciale et une prise en charge effective des coûts liés à l’ENAFEP.
Des examens nationaux sous menace
Avec seulement quelques semaines avant les évaluations de fin de cycle, la situation rappelle étrangement la crise de 2019 qui avait conduit à des reports d’examens dans plusieurs provinces. « Le gouvernement sera seul responsable des perturbations », prévient M. Beya. Une position qui soulève des inquiétudes légitimes : près de 15% des centres d’examen de la région dépendent directement de ces inspecteurs aujourd’hui mobilisés.
Le casse-tête des réformes éducatives
Cette crise intervient dans un contexte déjà tendu par la mise en œuvre du programme de gratuité de l’enseignement primaire. Si l’initiative présidentielle a permis une hausse de 30% des inscriptions selon le ministère, elle bute sur des problèmes chroniques de financement. « Comment voulez-vous que nous supervisions correctement les examens sans moyens de déplacement ni indemnités ? », s’interroge un inspecteur sous couvert d’anonymat.
Les enjeux dépassent la simple question salariale. Le Maniema, province enclavée où seulement 58% des enfants terminent le cycle primaire (chiffres UNICEF 2022), ne peut se permettre une nouvelle dégradation de son système éducatif. La balle est désormais dans le camp des autorités provinciales et nationales qui doivent trouver une solution urgente avant que cette crise localisée ne se transforme en onde de choc nationale.
Article Ecrit par Yvan Ilunga
Source: radiookapi.net