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Corridor de Lobito : La RDC en route vers une plateforme industrielle verte continentale

Kolwezi, 15 mai 2025 – Alors que la République Démocratique du Congo (RDC) cherche à redéfinir son rôle dans l’économie mondiale, le Corridor de Lobito émerge comme un catalyseur stratégique. Lors du Katanga Business Meeting, la Première Ministre Judith Suminwa Tuluka a dévoilé une ambition sans précédent : faire de la RDC une plateforme industrielle verte à l’échelle continentale. Un projet qui s’appuie sur une coopération renforcée avec l’Angola et la Zambie, ainsi que sur l’exploitation responsable des minerais critiques, notamment pour la production de batteries électriques.

« Trop longtemps, notre pays a exporté des ressources brutes sans en capter la valeur ajoutée », a-t-elle martelé. Avec seulement 21,5% de taux d’accès à l’électricité aujourd’hui, la RDC vise pourtant un bond à 62% d’ici 2030. Comment ? En mobilisant son potentiel hydroélectrique – le deuxième au monde – et en développant des partenariats public-privé innovants. Un pari audacieux, mais crucial pour alimenter les futures usines de transformation locale.

Une alliance tripartite pour une souveraineté économique

Le Corridor de Lobito, reliant la région minière du Lualaba aux ports angolais, n’est pas qu’un simple axe logistique. Selon le Vice-Premier Ministre Mukoko Samba, il doit devenir « un couloir industriel intégré » où circuleront matières premières transformées, technologies propres et compétences transfrontalières. La Zambie, par la voix de son consul Stewart Nchimunya, a salué cette vision : « Nos économies sont complémentaires. Le cobalt congolais, le cuivre zambien et l’infrastructure angolaise forment un triangle gagnant ».

Mais cette coopération RDC-Angola-Zambie exige une gouvernance inédite. La Première Ministre insiste sur la nécessité de « mécanismes de coordination contraignants » pour harmoniser les réglementations, sécuriser les investissements et garantir une répartition équitable des retombées. Un défi de taille dans une région marquée par des concurrences historiques.

Lualaba, laboratoire de la transition industrielle verte

Au cœur de cette stratégie : la province du Lualaba, détentrice de 70% des réserves mondiales de cobalt. Fifi Masuka, sa gouverneure, a confirmé l’implantation prochaine d’une usine de batteries électriques dans une zone économique spéciale. « Nous passons de l’extraction à la création de valeur », souligne-t-elle. Ce projet pilote, soutenu par des financements mixtes, pourrait générer 15 000 emplois directs et réduire de 30% les émissions liées au transport des minerais.

Reste à résoudre l’équation énergétique. Avec un réseau actuel saturé par l’industrie minière, comment alimenter ces nouvelles infrastructures ? La réponse vient en partie du barrage de Busanga (480 MW) et de parcs solaires en développement. « Notre mix énergétique sera un modèle d’économie circulaire », promet la Première Ministre.

Quels risques menacent ce projet pharaonique ?

Si les discours officiels affichent une confiance robuste, les opérateurs économiques présents au KBM ont exprimé des réserves. « Sans réforme du cadre fiscal et une lutte accrue contre la corruption, même le Lobito Corridor pourrait devenir un éléphant blanc », met en garde un investisseur sous couvert d’anonymat. La future loi sur les marchés financiers, actuellement en examen, devra lever ces obstacles pour attirer les capitaux étrangers.

Autre écueil : l’impact environnemental. Le gouvernement promet un « verdissement » intégral de la chaîne de valeur, mais les ONG locales demandent des garanties concrètes. « Transformer du cobalt sans polluer les rivières nécessite des technologies que nous ne maîtrisons pas encore », rappelle un militant écologiste de Kolwezi.

Malgré ces défis, la feuille de route semble claire. D’ici 2028, le Corridor devrait acheminer 30% de la production minière régionale vers les ports atlantiques, réduisant la dépendance aux routes traditionnelles passant par l’Afrique de l’Est. Une révolution géoéconomique qui positionnerait la RDC non plus comme un fournisseur passif, mais comme un architecte actif de la transition énergétique mondiale.

Article Ecrit par Amissi G
Source: primature.grouv.cd

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Amissi G
Amissi G
Né à Lubumbashi, Yvan Ilunga est un passionné de la richesse culturelle du Congo. Expert en éducation et en musique, il vous plonge au cœur des événements culturels tout en mettant en lumière les initiatives éducatives à travers le pays. Il explore aussi la scène musicale avec une analyse fine des tendances artistiques congolaises, faisant d’Yvan une véritable référence en matière de culture.
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