Les affrontements entre les rebelles du M23 et les combattants Wazalendo ont une fois de plus ensanglanté le Nord-Kivu. Neuf civils ont été blessés dimanche 18 mai par des tirs d’artillerie dans les localités de Rukamba et Kagano (territoire de Rutshuru). Des éclats d’obus ont frappé ces zones densément peuplées lors d’échanges nourris entre les belligérants, selon plusieurs sources concordantes.
Les victimes ont été évacuées vers l’hôpital général de Bambo, structure médicale déjà sous tension. « Des obus tombent sans distinction sur les habitations. La population est prise en étau », dénonce un notable local sous couvert d’anonymat. Les combats à l’arme lourde se poursuivaient encore en milieu de semaine, malgré une accalmie relative observée lundi à Bukombo et Tongo.
Exode massif face aux armes longue portée
L’utilisation de bombes tirées depuis Kahunga (parc des Virunga) vers Kirumba et Kagando a déclenché un mouvement de panique. Des centaines de familles ont fui vers la brousse ou la cité de Bambo, abandonnant leurs biens. « Nos enfants marchent depuis 48 heures sans nourriture », témoigne une mère de famille rencontrée sur la route de Kayna.
Cette nouvelle vague de déplacés s’ajoute aux milliers de personnes déjà en fuite depuis la reprise des hostilités. Les notables locaux tirent la sonnette d’alarme : « Les besoins en abris, eau potable et médicaments dépassent nos capacités ».
Une trêve fragile malgré les avancées Wazalendo
Les combattants d’autodéfense ont repris le contrôle de Kishishe et Bambo après de violents accrochages. Une victoire tactique qui n’apaise pas les craintes. « Le M23 conserve des positions autour du parc des Virunga. Ils ajustent leurs tirs comme en terrain conquis », s’indigne un observateur militaire.
La communauté humanitaire reste paralysée par l’insécurité. MSF et le CICR, présents dans la région, peinent à acheminer l’aide. Les blessés de dimanche n’ont reçu que les premiers soins. « Sans renfort médical urgent, nous risquons des complications », avertit un infirmier de Bambo.
Qui protégera les civils pris au piège de ces combats ? Alors que les pourparlers de Nairobi piétinent, le Nord-Kivu sombre chaque jour un peu plus dans la crise humanitaire. Les récentes résolutions de l’ONU semblent bien lointaines face au crépitement des armes qui déchirent le Rutshuru.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: radiookapi.net
