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Faure Gnassingbé relance la médiation africaine pour la paix en RDC : les clés d’un dialogue crucial

La médiation africaine pour résoudre la crise dans l’Est de la République démocratique du Congo (RDC) entre dans une phase décisive. Ce samedi à Lomé, le président togolais Faure Gnassingbé a orchestré une réunion stratégique rassemblant d’anciens chefs d’État africains et des acteurs clés de la diplomatie continentale. Objectif affiché : harmoniser les initiatives de paix et accélérer la résolution d’un conflit qui ensanglante la région depuis des décennies.

Une synergie panafricaine sous leadership togolais

Autour de la table, cinq figures emblématiques : Olusegun Obasanjo (Nigeria), Uhuru Kenyatta (Kenya), Mokgweetsi Masisi (Botswana), Catherine Samba-Panza (RCA) et Sahle-Work Zewde (Éthiopie). Ce panel hétéroclite, mandaté par l’Union africaine, incarne la volonté de créer un front uni face à la complexité du dossier congolais. Leur mission première ? Fusionner les processus de Nairobi – axé sur le dialogue avec les groupes armés – et celui de Luanda, centré sur les tensions entre Kinshasa et Kigali.

Les défis d’une médiation à plusieurs étages

La rencontre a mis en lumière l’impératif d’une coordination renforcée entre les organisations régionales. La Communauté de l’Afrique de l’Est (CAE) et la SADC, souvent perçues comme concurrentes, sont appelées à aligner leurs stratégies. Un défi de taille alors que les récentes avancées diplomatiques, comme la Déclaration de principes RDC-Rwanda, restent fragiles. « L’articulation entre nos efforts déterminera l’efficacité réelle de cette médiation », a souligné un participant sous couvert d’anonymat.

Le soutien international : atout ou écueil ?

Si les facilitateurs africains insistent sur le caractère endogène du processus, les partenaires extérieurs jouent un rôle non négligeable. Les États-Unis, par la voix de Massad Boulos (conseiller principal pour l’Afrique au Département d’État), ont salué « les progrès significatifs » tout en réaffirmant leur soutien au mécanisme togolais. Le Qatar, autre acteur discret mais influent, participe également à ce puzzle diplomatique. Cette imbrication entre acteurs locaux et internationaux pose toutefois question : jusqu’où les intérêts extra-africains influencent-ils la médiation ?

Des signaux encourageants… à concrétiser

Les déclarations de bonne volonté des belligérants ont été accueillies avec prudence. Si Kinshasa et Kigali affichent une ouverture au dialogue, les combats entre le M23 et l’armée congolaise se poursuivent dans le Nord-Kivu. Les facilitateurs misent sur un calendrier serré : mise en place d’un cadre opérationnel intégré d’ici fin juillet, suivi d’une feuille de route contraignante. Mais l’histoire récente des processus de paix avortés invite à la vigilance. Comme le rappelle un expert congolais sous couvert d’anonymat : « L’enjeu n’est pas de créer une énième structure, mais de faire appliquer les engagements existants ».

Cette initiative inédite, portée par Faure Gnassingbé, marque-t-elle un tournant dans la gestion des crises africaines ? La réponse dépendra de la capacité des parties prenantes à transcender les rivalités historiques et les intérêts particuliers. Alors que la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs (CIRGL) semble en perte de vitesse, le processus de Lomé pourrait incarner une nouvelle génération de médiations africaines – plus intégrées, moins dépendantes de l’Occident. Reste à transformer l’essai.

Article Ecrit par Cédric Botela
Source: Actualite.cd

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