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Nord-Kivu : le conflit du M23 aggrave une épidémie de paludisme à Walikale

Les zones de santé de Walikale et Kibua, au Nord-Kivu, font face à une flambée inquiétante de paludisme depuis le début du deuxième trimestre 2024. Les structures sanitaires locales signalent une augmentation alarmante des consultations et hospitalisations liées à cette maladie, dans un contexte où conflits armés et défis environnementaux se conjuguent pour créer une tempête sanitaire.

Comment expliquer cette résurgence ? La réponse se trouve dans un enchaînement de facteurs critiques. Les déplacements massifs de population fuyant l’offensive du M23 ont exposé des milliers de civils aux piqûres de moustiques. « Beaucoup ont abandonné leurs moustiquaires imprégnées pendant l’exode », explique un infirmier superviseur de Walikale. Sans cette protection essentielle, les familles réfugiées en forêt sont devenues des cibles faciles pour les anophèles, vecteurs du paludisme.

Un autre foyer de contamination émerge des étangs piscicoles disséminés autour des habitations. Ces plans d’eau stagnante, comparables à des usines à moustiques, offrent des conditions idéales pour la reproduction des insectes. Les autorités sanitaires sonnent l’alarme : « La destruction de ces étangs devient urgente pour couper le cycle de transmission ».

Les conséquences frappent d’abord les plus vulnérables. Femmes enceintes et enfants de moins de 5 ans représentent 70% des cas recensés, selon des sources médicales. À Kibua, la situation se complique avec des ruptures de stocks médicamenteux dans les centres de santé pillés lors des combats. « Nous travaillons d’arrache-pied pour rétablir l’approvisionnement en antipaludéens », assure le Dr Yves Tsongo, médecin chef de zone.

Face à cette crise multidimensionnelle, la riposte s’organise. À Walikale, des équipes mobiles parcourent les villages pour distribuer des moustiquaires et enseigner les gestes préventifs. « Éviter les eaux stagnantes près des habitations, dormir systématiquement sous moustiquaire imprégnée : ces mesures simples sauvent des vies », insiste un relais communautaire.

Mais le défi reste immense. Combien de temps faudra-t-il pour inverser la tendance dans une région où la guerre entrave l’accès aux soins ? Les spécialistes plaident pour une approche intégrée : renforcement des stocks médicaux, assainissement des zones à risque, et surtout stabilisation sécuritaire permettant le retour durable des populations déplacées.

Alors que la saison des pluies approche, véritable amplificateur naturel des épidémies, la course contre la montre est engagée. La communauté internationale et les autorités congolaises devront conjuguer leurs efforts pour éviter que cette crise sanitaire ne se transforme en catastrophe humanitaire.

Article Ecrit par Amissi G
Source: Actualite.cd

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Amissi G
Amissi G
Né à Lubumbashi, Yvan Ilunga est un passionné de la richesse culturelle du Congo. Expert en éducation et en musique, il vous plonge au cœur des événements culturels tout en mettant en lumière les initiatives éducatives à travers le pays. Il explore aussi la scène musicale avec une analyse fine des tendances artistiques congolaises, faisant d’Yvan une véritable référence en matière de culture.
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