Une polémique enfle sur les réseaux sociaux concernant une concession de 23 hectares située avenue général Muyumba, dans le quartier Kabulameshi à Lubumbashi. Le Service National RDC, structure rattachée à la présidence, est accusé d’avoir spolié ce terrain pour y implanter un atelier de menuiserie. Les responsables de l’institution se défendent vigoureusement : « Nous sommes locataires, pas propriétaires », affirment-ils, contredisant les allégations virales.
Le conseil juridique du véritable propriétaire, Monsieur Noka Walter, a apporté des éclaircissements lors d’une déclaration solennelle. « Toute cette affaire repose sur un malentendu. Le Service National occupe les lieux en vertu d’un bail légalement établi », a précisé l’avocat, brandissant des documents contractuels. La clarification intervient après des semaines de spéculations alimentées par des images montrant des engins de construction sur le site.
L’histoire remonte à 2021 lorsque cette parcelle en friche, décrite comme « une brousse inhabitée » par le représentant légal, aurait été louée pour un projet d’utilité publique. L’atelier produit actuellement des milliers de pupitres scolaires distribués dans les établissements éducatifs du Haut-Katanga. « Comment une simple location a-t-elle pu être interprétée comme une spoliation ? », s’interrogent les responsables, visiblement surpris par l’ampleur de la controverse.
Les détracteurs pointent pourtant une anomalie : l’absence de publicité autour de ce contrat. Aucune communication officielle n’avait en effet précédé le démarrage des travaux. Le Service National justifie cette discrétion par « des impératifs sécuritaires liés à la nature sensible des équipements fabriqués ». Des sources proches du dossier évoquent cependant des tensions latentes autour de la valorisation des terrains urbains à Lubumbashi.
L’affaire Kabulameshi relance le débat sur le contrôle des actifs étatiques dans les provinces minières. Alors que le Haut-Katanga connaît une pression foncière croissante, cette controverse illustre les défis de la gestion transparente des concessions publiques. Le Parlement provincial annonce une audition prochaine des parties prenantes pour prévenir toute escalade judiciaire.
Sur le terrain, les activités se poursuivent normalement. Des centaines de menuisiers s’activent quotidiennement dans l’atelier climatisé, équipé de machines modernes. « Notre priorité reste l’éducation des enfants congolais », martèle un cadre du Service National, montrant des stocks de mobilier prêts à être expédiés dans six provinces. Reste à savoir si cette clarification apaisera les tensions ou nourrira de nouvelles interrogations sur les pratiques d’acquisition foncière des institutions publiques.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: Actualite.cd