Une intervention rapide des forces de sécurité a marqué la nuit du 15 au 16 mai à Kasindi-Lubirigha, dans le territoire de Beni. Un groupe d’hommes armés, présentés comme des présumés Wazalendo, a été délogé alors qu’il tentait d’installer un camp sur une position stratégique dominant la cité. L’opération, saluée par la société civile locale, met en lumière les tensions sécuritaires persistantes dans cette zone du Nord-Kivu.
Selon des sources concordantes, la présence de ces individus lourdement armés avait provoqué un vent de panique parmi les habitants. Leur intention d’occuper une colline surplombant Kasindi-Lubirigha – position offrant un avantage tactique évident – a déclenché une réaction immédiate des services de sécurité. Comment ces groupes parviennent-ils à se déployer si près des zones habitées ? La question reste en suspens, alors que les autorités locales affirment maîtriser la situation.
« Nous saluons la réactivité du conseil local de sécurité », a insisté Paul Zaidi, premier rapporteur de la société civile du groupement de Basongora. Dans un entretien exclusif, il a révélé que « l’arrestation du chef de file » figurait parmi les résultats concrets de l’intervention. Cependant, l’origine exacte de ces hommes et leurs motivations réelles demeurent énigmatiques. Les Wazalendo, souvent présentés comme des groupes d’autodéfense locaux, suscitent désormais des interrogations quant à leurs liens et leurs modes opératoires.
Aucune déclaration officielle des FARDC n’a filtré dans l’immédiat post-opération. Ce silence contraste avec les affirmations de la société civile, qui parle déjà de « délocalisation des suspects ». Les habitants, eux, oscillent entre soulagement et inquiétude. « On respire mieux ce matin, mais pour combien de temps ? », s’interroge un commerçant sous couvert d’anonymat. La société civile de Basongora appelle à une vigilance accrue, exhortant la population à signaler « tout mouvement suspect ».
Cette opération relance le débat sur l’efficacité des mécanismes de sécurité dans les zones frontalières. Kasindi-Lubirigha, localité stratégique proche de l’Ouganda, reste vulnérable aux incursions de groupes armés. Les dernières heures ont-elles permis de désamorcer une crise ou simplement reporté une menace ? Les prochains jours apporteront des éléments de réponse, notamment sur d’éventuels liens entre ces hommes armés et les réseaux actifs dans la région.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: radiookapi.net