Le colonel José Ntumba, commandant de la force terrestre des FARDC dans le territoire de Moba (Tanganyika), a lancé un appel pressant aux jeunes affiliés à des groupes armés. Lors de la commémoration de la Journée des Forces armées de la RDC, ce vendredi 16 mai, l’officier supérieur les a exhortés à rejoindre les rangs de l’armée régulière pour « servir la nation ».
Selon le colonel Ntumba, ces jeunes recrutés par des mouvements insurrectionnels – qualifiés d’« Éléments » ou de pseudo-Wazalendo – seraient responsables d’exactions répétées contre les civils. Barrières illégales, harcèlement systématique, taxes arbitraires : les méthodes de ces groupes armés sapent la sécurité dans la région de Moba. « Ces pratiques ne sont pas reconnues par les services de l’État », a-t-il martelé, dénonçant une contradiction flagrante avec les valeurs patriotiques revendiquées.
Pourquoi cet appel survient-il maintenant ? La proximité des célébrations du 17 mai, date symbole pour les FARDC, offre un cadre stratégique. Le commandement militaire semble vouloir capitaliser sur cette visibilité médiatique pour isoler les factions rebelles. Une approche qui mêle pression sécuritaire et séduction idéologique.
La situation à Moba reste volatile malgré les opérations militaires récentes. Des sources locales rapportent que certains groupes armés exploitent le chômage des jeunes pour grossir leurs effectifs. Le colonel Ntumba promet cependant « une intégration structurée » au sein des FARDC pour ceux qui déposeraient les armes. Une promesse qui résonne comme un ultimatum voilé.
En arrière-plan persiste un défi majeur : comment distinguer les véritables volontaires des infiltrés ? Les précédents programmes de démobilisation dans le Tanganyika ont parfois conduit à des récidives. Les FARDC affirment pourtant avoir renforcé leurs protocoles de vérification.
Cet appel intervient alors que Kinshasa intensifie sa lutte contre les dizaines de groupes armés actifs dans l’Est du pays. La région de Moba, carrefour stratégique près du lac Tanganyika, représente un enjeu sécuritaire et économique crucial. Les prochaines semaines révéleront si la rhétorique du colonel Ntumba se traduira par des désertions massives.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: radiookapi.net
