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Mauritanie : L’ex-président Mohamed Ould Abdel Aziz condamné en appel à 15 ans de prison pour corruption

Le 14 mai 2025, la Cour d’appel de Nouakchott a condamné l’ancien président mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz à 15 ans de prison ferme, assortis d’une amende de 3 millions de dollars et de la déchéance de ses droits civiques. Cette décision alourdit la peine initiale de cinq ans prononcée en décembre 2023, marquant une étape majeure dans l’affaire de corruption qui secoue la classe politique mauritanienne depuis plusieurs années.

Un verdict historique contre un ancien chef d’État

Mohamed Ould Abdel Aziz, 68 ans, a dirigé la Mauritanie de 2008 à 2019, après avoir pris le pouvoir lors d’un coup d’État en 2008. Il a ensuite été élu président en 2009 et réélu en 2014. Son mandat a été marqué par une lutte contre le terrorisme et une relative stabilité politique, mais aussi par des accusations de corruption et de mauvaise gestion des ressources publiques.

L’ancien président a été reconnu coupable d’enrichissement illicite, de blanchiment d’argent et d’abus de pouvoir. Les enquêteurs estiment qu’il aurait détourné plus de 70 millions de dollars durant sa présidence, notamment à travers des opérations immobilières et commerciales douteuses. La Cour a également ordonné la confiscation de ses biens et la dissolution de la fondation “Errahma”, dirigée par son fils, dont les actifs ont été saisis.

Une affaire emblématique de la lutte contre la corruption

Le procès de Mohamed Ould Abdel Aziz est considéré comme l’un des plus longs et des plus complexes de l’histoire judiciaire mauritanienne. Il a débuté en janvier 2023, à la suite d’une enquête parlementaire ouverte en 2020, qui a mis en lumière un vaste réseau de détournement de fonds publics impliquant plusieurs hauts responsables de l’ancien régime. Maroc Diplomatique

Outre l’ancien président, une dizaine de proches collaborateurs, dont deux anciens Premiers ministres, ont été poursuivis pour des faits similaires. Toutefois, la Cour d’appel a confirmé l’acquittement de certains d’entre eux, estimant que les preuves étaient insuffisantes pour établir leur culpabilité.

Une défense qui dénonce un procès politique

Les avocats de Mohamed Ould Abdel Aziz ont dénoncé un procès politique visant à écarter leur client de la vie publique. Ils affirment que la procédure a été entachée d’irrégularités et que l’ancien président n’a pas bénéficié d’un procès équitable. La défense a annoncé son intention de se pourvoir en cassation devant la Cour suprême.

L’ancien président a toujours nié les accusations portées contre lui, soutenant qu’il s’agit d’une machination orchestrée par son successeur, Mohamed Ould Ghazouani, avec qui il a eu des différends politiques après la transition de pouvoir en 2019.

Une transition démocratique mise à l’épreuve

La condamnation de Mohamed Ould Abdel Aziz intervient dans un contexte de transition démocratique en Mauritanie, où le président Mohamed Ould Ghazouani, élu en 2019, a promis de renforcer l’État de droit et de lutter contre la corruption. Cette affaire met à l’épreuve la volonté des autorités de rompre avec les pratiques du passé et de promouvoir une gouvernance transparente.

La Mauritanie, riche en ressources naturelles telles que le fer, l’or et le gaz, reste confrontée à des défis socio-économiques majeurs, avec près de 60 % de la population vivant dans la pauvreté. La lutte contre la corruption est perçue comme un élément clé pour améliorer la gouvernance et favoriser le développement du pays.

Une décision saluée par la société civile

La condamnation de l’ancien président a été saluée par de nombreuses organisations de la société civile et des défenseurs des droits humains, qui y voient un signal fort en faveur de la justice et de la reddition des comptes. Ils espèrent que cette décision encouragera d’autres pays africains à poursuivre les dirigeants corrompus et à renforcer leurs institutions judiciaires.

Cependant, certains observateurs appellent à la prudence, soulignant que la lutte contre la corruption ne doit pas être instrumentalisée à des fins politiques et que le respect des droits de la défense et des procédures judiciaires est essentiel pour garantir la crédibilité du processus.

Conclusion

La condamnation en appel de Mohamed Ould Abdel Aziz à 15 ans de prison ferme constitue une étape majeure dans la lutte contre la corruption en Mauritanie. Elle reflète la volonté des autorités de tourner la page des pratiques du passé et de promouvoir une gouvernance plus transparente. Toutefois, pour que cette décision ait un impact durable, il est essentiel que la justice continue d’agir de manière indépendante et que les réformes institutionnelles nécessaires soient mises en œuvre pour prévenir de futurs abus de pouvoir.

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