La France et la République Démocratique du Congo (RDC) renforcent leur collaboration stratégique à travers une série de projets structurants destinés à transformer Kinshasa. Lors d’une réunion clé ce jeudi 15 mai, les autorités congolaises et françaises ont réaffirmé leur engagement commun en faveur de l’assainissement, de la santé et du sport, trois piliers jugés essentiels pour améliorer le quotidien des 17 millions d’habitants de la capitale congolaise.
Le gouverneur de Kinshasa, Daniel Bumba Lubaki, a reçu l’ambassadeur de France en RDC, Rémi Maréchaux, et la directrice de l’Agence Française de Développement (AFD), Safia Ibrahim, pour évaluer les avancées des initiatives en cours. Cette rencontre technique, impliquant des experts des deux pays, s’inscrit dans la continuité d’un partenariat AFD-Kinshasa vieux de plus d’une décennie. Mais que contient exactement ce nouveau chapitre de la coopération France-RDC ?
Parmi les projets prioritaires figure la réhabilitation de six centres de santé dans des communes densément peuplées comme Matete et Limete. Ces structures, souvent confrontées à des ruptures de stocks médicamenteux, bénéficieront également d’un appui en équipements spécialisés. « L’accès aux soins de base reste un défi dans ces quartiers. Ce programme cible directement les populations vulnérables », a souligné un expert congolais présent lors des discussions.
Sur le front de l’assainissement, Kinshasa voit poindre une solution à l’épineuse question des inondations saisonnières. Le plan prévoit la construction de réseaux de drainage dans cinq communes, combinée à une campagne de sensibilisation au traitement des déchets. Un enjeu crucial pour une ville où moins de 30% des eaux usées sont actuellement traitées.
Le volet sportif n’est pas en reste : la modernisation du Stade des Martyrs et la création de terrains de proximité font partie des engagements. Une approche qui mise sur le sport comme vecteur de cohésion sociale, dans une mégapole où 60% de la population a moins de 25 ans.
Si ces projets structurants à Kinshasa suscitent l’espoir, leur pérennité dépendra de la coordination entre acteurs locaux et internationaux. L’AFD a d’ores et déjà annoncé un mécanisme de suivi trimestriel, aligné sur les objectifs de croissance économique de la province. Reste à savoir comment ces initiatives s’articuleront avec les priorités des autorités municipales, notamment en matière de création d’emplois pour les jeunes.
Pour Rémi Maréchaux, cet appui français « dépasse l’aide classique » : « Nous co-construisons des solutions adaptées aux réalités kinoises ». Une vision partagée par le gouvernorat, qui y voit une opportunité de renforcer l’autonomie décisionnelle des entités locales. Alors que les défis urbains s’accumulent, ce partenariat France-RDC pourrait servir de modèle pour d’autres métropoles africaines en quête de développement durable.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: Actualite.cd