Kinshasa, épicentre de mélodies et de couleurs, s’apprête à vivre une métamorphose. Du 16 au 18 juillet 2025, la capitale congolaise vibrera au rythme du premier Festival Mondial de la Musique et du Tourisme, une initiative audacieuse pour réécrire le récit de la République Démocratique du Congo. Sous les projecteurs, une question plane : et si l’âme vibrante de la RDC pouvait éclipser les ombres persistantes ?
Dans la salle aux murs ocre du Centre Culturel et Artistique pour les Pays d’Afrique centrale, l’annonce a résonné comme un manifeste. Didier M’pambia, ministre du Tourisme, a déployé des mots-armes contre les clichés tenaces : « Nous ne sommes pas un pays-mosaïque de crises, mais une terre en mouvement ». À ses côtés, Yolande Elebe, ministre de la Culture, esquissait un sourire de défi – celui des bâtisseurs d’imaginaires.
Trois jours. Soixante-douze heures pour convaincre le monde que les rives du Congo ne se résument pas à leur histoire tourmentée. L’événement, né d’un partenariat inédit entre deux ministères, veut tisser musique et paysages en une seule étoffe. Des collines du Kivu aux rumba de la cité, chaque note portera l’ambition d’une destination touristique d’exception.
« Fabriquons des images qui dansent », lance M’pambia, martelant l’urgence de séduire les investisseurs. Dans son discours, un leitmotiv : transformer les récits. Car derrière les chiffres – tarifs abordables, mesures de sécurité renforcées – palpite une quête identitaire. Comment faire résonner le tambour congolais entre salsa cubaine et makossa camerounaise ?
Yolande Elebe répond par les arts : « Nos danses sont des cartographies, nos chants des passeports ». Le programme promet une symphonie de continents – artistes locaux et têtes d’affiche internationales unis pour célébrer la richesse culturelle congolaise. Une stratégie en miroir : montrer que Kinshasa sait être à la fois scène et spectatrice du monde.
L’enjeu dépasse le folklore. Sous les guirlandes lumineuses se joue une bataille d’influence. Chaque concert, chaque exposition devient un acte diplomatique. Les organisateurs l’assurent : sécurité optimale, hébergements adaptés, infrastructures repensées. Le pays se muscle pour cet exercice de séduction à l’échelle planétaire.
Et si ce festival était le premier pas d’une révolution silencieuse ? Celle qui verrait la RDC passer de « cœur des ténèbres » à phare culturel africain. Les mots des ministres tracent une nouvelle géographie : ici, le lac Kivu n’est plus frontière de conflits mais miroir de lune pour poètes. Là, les mangroves du Congo ne cachent pas de drames mais des sanctuaires écologiques.
Reste à transformer l’essai. À faire de ces trois jours une porte entrouverte sur l’éternité touristique. Car derrière les sourires protocolaires, une vérité s’impose : l’image ne se décrète pas, elle s’incarne. Le succès se mesurera à l’aune des retombées – investissements concrets, flux touristiques durables. Mais déjà, une certitude : Kinshasa 2025 écrit sa partition dans la grande symphonie des nations.
Article Ecrit par Yvan Ilunga
Source: Eventsrdc