Dans un geste fort pour renforcer l’accès aux soins d’urgence en Ituri, Médecins Sans Frontières (MSF) a remis une ambulance au centre hospitalier Salama de Bunia ce vendredi 15 mai 2025. Cette initiative s’inscrit dans le cadre du projet « Réponse chirurgicale pour la prise en charge des victimes de traumatismes », déployé depuis juin 2023 en collaboration avec les structures sanitaires locales.
Une bouée de sauvetage pour les zones reculées
Comment répondre aux urgences médicales dans une province marquée par l’insécurité et l’enclavement ? Le Dr Roger Kiamvu de MSF explique : « Cette ambulance permettra d’évacuer rapidement les blessés graves des zones de santé périphériques comme Rwambara ou Komanda vers notre centre de référence ». Un enjeu vital quand on sait que 60% des cas traités concernent des victimes de violences armées ou d’accidents routiers.
4 000 vies sauvées, un défi logistique
Le Dr Kakule Ngendo John, directeur de l’hôpital Salama, révèle des chiffres édifiants : « Nous avons traité plus de 4 000 cas critiques ces deux dernières années avec une seule ambulance. Certains patients parcouraient plus de 150 km sur des pistes impraticables avant d’atteindre nos salles d’opération ». La nouvelle acquisition réduira considérablement les délais d’intervention, cruciale pour les traumatismes sévères où chaque minute compte.
Maintenance : l’appel aux autorités
Si le don est salutaire, sa pérennité interroge. MSF a déjà fourni cinq ambulances en un mois dans la province, mais le Dr Kiamvu alerte : « Sans entretien régulier et approvisionnement en pièces détachées, ces véhicules risquent de tomber en panne rapidement ». Un plaidoyer appuyé envers le gouvernement pour renforcer les capacités logistiques des zones de santé.
Un modèle de partenariat santé
Ce projet chirurgical MSF-RDC montre l’efficacité des collaborations ciblées. En associant transfert de compétences médicales, dotation en équipements et renforcement des infrastructures locales, le taux de survie post-opératoire aurait augmenté de 40% selon les équipes sur place. Une lueur d’espoir dans une région où 70% des habitants n’ont pas accès à des soins chirurgicaux essentiels.
Reste à présent à garantir la maintenance des ambulances et à étendre ce modèle à d’autres zones critiques. Comme le souligne un infirmier local : « Une ambulance ne sert à rien si elle reste au garage par manque de carburant ou de mécaniciens qualifiés ». Un défi aussi crucial que le don initial pour sauver des vies dans l’Ituri en crise.
Article Ecrit par Amissi G
Source: Actualite.cd