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Taxes Parafiscales en RDC : La Guerre Économique qui Menace l’Équilibre Commercial

La multiplication des taxes parafiscales aux frontières de la République Démocratique du Congo (RDC) cristallise les tensions à l’Assemblée nationale. Mercredi 14 mai, des députés ont dénoncé avec virulence un système douanier jugé étouffant pour les opérateurs économiques locaux, lors d’un débat houleux déclenché par une question orale du député Thaddée Kambere. Ce dernier interpellait le ministre du Commerce extérieur, Julien Paluku, sur la controversée mesure d’interdiction du transbordement des marchandises aux postes frontaliers.

Le cœur du litige ? Un écart de 30% à 45% entre les droits de douane congolais et ceux des pays voisins, selon les estimations des élus. « Comment justifier une telle disparité qui pousse nos entrepreneurs dans les bras de la fraude douanière ? », lance un parlementaire de l’est du pays. Une question rhétorique qui résume le dilemme des autorités : protéger les recettes fiscales sans asphyxier le tissu économique.

Le ministre Paluku oppose une argumentation sécuritaire à ces critiques. « Le fractionnement incontrôlé des cargaisons dans les pays transfrontaliers équivaut à une saignée pour notre économie », tonne-t-il, évoquant une « guerre économique sourde » qui priverait l’État de 500 millions de dollars annuels selon des chiffres non officiels. Sa logique : le transbordement strictement encadré aux frontières permettrait de contrer les contournements massifs des règles d’origine.

Pourtant, sur le terrain, les effets pervers s’accumulent. Un rapport récent de la Chambre de commerce note que 62% des transporteurs congolais préfèrent désormais décharger leurs marchandises en Zambie ou en Angola, où les procédures restent plus flexibles. Conséquence : une hausse de 18% des coûts logistiques pour les entreprises locales depuis 2022, selon la Banque centrale.

Les experts pointent un cercle vicieux. « Chaque nouvelle taxe parafiscale crée un appel d’air pour la contrebande », analyse le professeur en économie internationale, Didier Mbenga. Son calcul est implacable : un camion transitant par la Namibie économiserait près de 1 500 $ en frais divers comparé au corridor congolais. De quoi alimenter un marché parallèle estimé à 34% du commerce frontalier officiel.

La solution ? Plusieurs députés plaident pour une harmonisation régionale des politiques douanières dans l’espace de la Communauté d’Afrique de l’Est. Une perspective complexe alors que les pays voisins tirent profit de la situation actuelle. Le ministre Paluku promet quant à lui un « recalibrage progressif » des taxes d’ici fin 2024, sans fournir de calendrier précis.

En attendant, les opérateurs économiques congolais naviguent à vue entre formalisme étouffant et tentation de l’informel. Un équilibre précaire qui reflète les contradictions d’un pays en quête de souveraineté commerciale. La prochaine réunion de la commission économique du Parlement, prévue le 28 mai, pourrait orienter ce dossier explosif où s’entrechoquent enjeux fiscaux, compétitivité et sécurité nationale.

Article Ecrit par Amissi G
Source: radiookapi.net

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Amissi G
Amissi G
Né à Lubumbashi, Yvan Ilunga est un passionné de la richesse culturelle du Congo. Expert en éducation et en musique, il vous plonge au cœur des événements culturels tout en mettant en lumière les initiatives éducatives à travers le pays. Il explore aussi la scène musicale avec une analyse fine des tendances artistiques congolaises, faisant d’Yvan une véritable référence en matière de culture.
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