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Crise financière à l’ONU : Les missions de paix en RDC menacées par les retards de paiement

Les missions de paix des Nations unies traversent une crise de liquidités sans précédent, menaçant leur capacité à remplir leurs mandats sur les terrains les plus sensibles. Lors d’une conférence ministérielle organisée par l’Allemagne ce mercredi 14 mai, le Secrétaire général Antonio Guterres a tiré la sonnette d’alarme : « Le maintien de la paix représente 0,5% des dépenses militaires mondiales mais reste notre meilleur investissement pour la sécurité collective », a-t-il martelé face aux représentants des 193 États membres.

En République démocratique du Congo où la MONUSCO déploie 14 000 casques bleus, cette crise financière intervient à un moment critique. Le budget global des neuf principales missions onusiennes accuse une baisse de 8,2% pour l’exercice 2025, tombant à 5,6 milliards de dollars. Une réduction qui interroge : comment maintenir la protection des civils dans l’est congolais face aux groupes armés si les contributions tardent ?

Le mécanisme de financement – où chaque pays paie une quote-part calculée selon sa richesse nationale – montre ses limites. Seuls 64 États ont honoré leurs obligations en 2024. « Certains grands contributeurs utilisent les arriérés comme moyen de pression politique », dénonce un expert des opérations de paix sous couvert d’anonymat.

Pourtant, l’impact des missions dépasse leur coût. Au Sud-Soudan comme en Centrafrique, elles permettent d’éviter des conflits régionaux aux conséquences humaines et économiques incalculables. « Un soldat de la paix coûte 1.100 dollars par mois, contre 6.500 pour un militaire déployé bilatéralement », souligne un rapport interne de l’ONU.

La RDC, hôte de la plus ancienne mission (depuis 1999), illustre ce paradoxe. Alors que Kinshasa réclame un retrait progressif des casques bleus, leur départ prématuré pourrait créer un vide sécuritaire. « Le calendrier de transition doit s’appuyer sur des indicateurs concrets, pas sur des considérations budgétaires », insiste un diplomate africain présent à la conférence.

Antonio Guterres propose une réforme en trois axes : rationalisation des coûts logistiques, meilleure coordination avec les forces régionales, et mécanismes de financement innovants incluant des partenariats public-privé. Mais pour les observateurs, l’enjeu reste avant tout politique : les grandes puissances veulent-elles vraiment d’un multilatéralisme efficace ?

Alors que les besoins humanitaires atteignent des records en Afrique subsaharienne, cette crise du financement des opérations de paix risque d’alimenter un cercle vicieux. Moins de prévention signifie plus de conflits, donc plus de dépenses d’urgence. Un calcul à courte vue qui pourrait coûter cher à la communauté internationale.

Article Ecrit par Cédric Botela
Source: radiookapi.net

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