Le 11 mai 2025, une réunion stratégique s’est tenue à l’hôtel du Fleuve à Kinshasa, convoquée par Augustin Kabuya, ancien secrétaire général de l’Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS). Malgré sa destitution en août 2024 par la Convention Démocratique du Parti (CDP), Kabuya continue de se présenter comme le leader légitime du parti. Cette rencontre a rassemblé 105 députés nationaux, dont 98 ont signé la liste de présence et 6 sont arrivés en retard, démontrant ainsi une mobilisation significative malgré les appels au boycott lancés par Déogratias Bizibu, désigné secrétaire général intérimaire par la CDP.
Contexte et enjeux de la réunion
La réunion visait à resserrer les rangs des élus du parti présidentiel et à réaffirmer l’unité du parti face aux divisions internes. Dans son allocution, Augustin Kabuya a félicité les députés pour leur fidélité aux principes du parti et a insisté sur l’importance de maintenir la cohésion face aux tentatives de division.
Cette mobilisation est perçue comme une réponse claire à ceux qui “usurpent des titres et tentent d’imposer une ligne en dehors des structures légitimes”. La cellule de communication du parti a salué cette démonstration d’unité, y voyant une désapprobation envers ceux qui cherchent à promouvoir une ligne politique alternative.
Réactions et tensions internes
En réponse à cette initiative, Déogratias Bizibu a rappelé que depuis le 11 août 2024, Augustin Kabuya avait été déchu de ses fonctions par la CDP et n’avait plus qualité pour engager le parti. Il a également souligné que les statuts de l’UDPS ne prévoient pas la fonction de “président ad intérim” et a demandé au bureau de la CDP de déférer Kabuya devant la Commission Nationale de Discipline pour “usurpation des pouvoirs”.
Cette situation met en lumière une fracture au sein de l’UDPS, révélant des luttes de pouvoir qui nuisent à l’unité du parti. Les divisions internes pourraient affaiblir l’UDPS, la rendant moins apte à défendre les intérêts de ses membres et de la population congolaise en général.
Perspectives et avenir du parti
La crise de leadership à l’UDPS intervient à un moment où le pays fait face à des enjeux politiques cruciaux. La stabilité du parti est essentielle pour maintenir une opposition cohérente face au pouvoir en place. La capacité du parti à gérer ses conflits internes est mise à l’épreuve, et la manière dont ces tensions seront résolues pourrait avoir des répercussions sur son image et sa crédibilité auprès de l’électorat.
En dépit des appels au calme et à l’unité, les tensions demeurent vives, mettant en péril la stabilité du parti à l’approche des élections prévues en 2028. La réunion du 11 mai marque une démonstration d’unité autour de la direction actuelle du parti, mais les divisions internes persistent, et la situation reste incertaine.
La résolution de cette crise nécessitera des efforts concertés de la part des dirigeants du parti pour restaurer la confiance et l’unité au sein de l’UDPS. Sans cela, la fierté perdue de ses sympathisants ne reviendra pas, et le parti risque de perdre sa position dominante sur l’échiquier politique congolais.