Les inondations catastrophiques d'avril dernier à Kinshasa pourraient avoir ouvert la porte à une nouvelle crise sanitaire. Le ministère de la Santé publique vient de confirmer deux cas de Mpox (variole du singe) et quatre suspicions de rougeole dans les sites d'hébergement des sinistrés. Une situation qui alerte les autorités sanitaires sur les risques épidémiques dans ces milieux surpeuplés.
Un terrain propice aux maladies contagieuses
Imaginez des milliers de personnes entassées dans des stades, partageant des sanitaires précaires et des points d'eau limités. Ce tableau explique pourquoi les acteurs de santé redoutent une crise humanitaire RDC. «La promiscuité et le manque d'hygiène créent des conditions idéales pour la transmission virale», explique un médecin de terrain sous couvert d'anonymat.
Mpox Kinshasa : comprendre les risques
Le Mpox, cette infection virale proche de la variole, se transmet par contact direct avec les lésions cutanées ou les fluides biologiques. Les deux cas confirmés – un à Bandalungwa et un au stade Tata Raphaël – présentent les symptômes caractéristiques : fièvre, éruptions cutanées et ganglions enflés. Bien que le taux de mortalité soit généralement faible (1 à 10%), la vulnérabilité des sinistrés inquiète les spécialistes.
Rougeole inondations RDC : les enfants en première ligne
Les quatre cas suspects de rougeole détectés à Bandalungwa rappellent que cette maladie tue encore en RDC. Particulièrement dangereuse chez les enfants malnutris, elle pourrait se propager comme une traînée de poudre dans ces sites où seulement 45% des enfants de moins de 5 ans sont complètement vaccinés selon les dernières statistiques nationales.
Santé publique sinistrés : la réponse des autorités
Face à cette épidémie Bandalungwa naissante, le ministère de la Santé a déployé des équipes mobiles pour :
- Isoler les cas suspects
- Vacciner en urgence contre la rougeole
- Distribuer des kits d'hygiène
- Désinfecter les points critiques
Malgré ces mesures, le défi reste immense. Sur les 21 606 ménages sinistrés, moins de 150 ont pu regagner leurs domiciles. Les 73 structures sanitaires endommagées par les inondations compliquent encore la prise en charge médicale.
Prévention : les conseils aux populations affectées
Comment se protéger dans ces conditions précaires ? Les experts recommandent :
- Se laver régulièrement les mains avec du savon
- Éviter tout contact physique non nécessaire
- Signaler rapidement toute fièvre ou éruption cutanée
- Stériliser les ustensiles de cuisine
Un dispositif de surveillance épidémiologique renforcé a été mis en place dans les six communes les plus touchées, dont Limete et Matete. Reste à savoir si ces mesures suffiront à contenir la double menace virale qui plane sur les sinistrés.
Article Ecrit par Amissi G
Source: Actualite.cd