Dans un contexte marqué par des défis sécuritaires persistants, la République démocratique du Congo (RDC) et l’Allemagne ont engagé des discussions stratégiques en marge de la Conférence ministérielle de Berlin sur l’avenir des opérations de maintien de la paix. Cet échange bilatéral, intervenu le 13 mai, révèle une dynamique diplomatique croissante entre Kinshasa et Berlin, axée sur la consolidation de la stabilité régionale.
Le ministre congolais de la Défense nationale, Guy Kabombo, a rencontré ses homologues allemands Johann Wadephul (Affaires étrangères) et Boris Pistorius (Défense). Au cœur des négociations : le renforcement de la coopération RDC-Allemagne dans des domaines clés comme la réforme du secteur de la défense, l’appui aux missions onusiennes et la sécurisation des zones critiques. Une convergence d’intérêts qui interroge : ce partenariat pourrait-il devenir un modèle pour d’autres collaborations internationales en Afrique centrale ?
La Conférence de Berlin, cadre de ces discussions, s’est imposée comme une plateforme cruciale pour repenser les mécanismes du maintien de la paix sous l’égide de l’ONU. La délégation congolaise, menée par le vice-Premier ministre de la Défense, y a défendu une approche multidimensionnelle. « Les défis sécuritaires en RDC nécessitent des solutions intégrant développement économique et renforcement institutionnel », a souligné Guy Kabombo lors d’un panel réunissant des responsables onusiens.
Les entretiens avec Bintou Keita, Représentante spéciale du Secrétaire général de l’ONU en RDC, ont permis d’aborder la pérennisation des acquis de la MONUSCO. Alors que le processus de transition de la mission onusienne vers une présence réduite se précise, Kinshasa plaide pour un accompagnement technique et logistique accru. L’Allemagne, contributeur historique aux opérations de paix, pourrait jouer un rôle pivot dans ce rééquilibrage.
Sur le volet réforme de la défense, les experts perçoivent dans ce rapproment germano-congolais une opportunité de modernisation des forces armées nationales (FARDC). « L’expertise allemande en matière de professionnalisation militaire pourrait combler des lacunes structurelles », analyse un diplomate européen sous couvert d’anonymat. Cette collaboration s’inscrit dans la droite ligne des recommandations du programme de réforme défense RDC soutenu par plusieurs partenaires internationaux.
Cependant, des questions subsistent sur l’articulation entre ces initiatives bilatérales et le cadre multilatéral des Nations unies. La ministre congolaise des Affaires étrangères, Thérèse Kayikwamba Wagner, a insisté sur la nécessité d’« harmoniser les efforts pour éviter les doublons ». Un appel qui résonne particulièrement dans une région où la multiplication des acteurs internationaux complexifie parfois la réponse aux crises.
Avec ces développements diplomatiques, la RDC confirme sa volonté de diversifier ses partenariats internationaux tout en consolidant son leadership régional. Les prochains mois diront si ce regain de coopération avec l’Allemagne se traduira par des avancées concrètes sur le terrain, où les défis sécuritaires restent prégnants dans l’Est du pays.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: radiookapi.net