Dans l’effervescence culturelle de Kinshasa, où les mots dansent entre mémoire et espérance, le Prix littéraire Zamenga 2025 déploie ses ailes pour capturer les voix de demain. Lancée en mars dernier, cette 7e édition prolonge son appel jusqu’au 30 juin, offrant aux plumes congolaises une ultime chance de se mesurer à l’exigence de la nouvelle, ce genre littéraire où chaque phrase doit être un éclair dans la nuit.
« Paix au féminin, contribution des femmes à la paix et à la résilience » : tel est le thème qui, cette année, servira de boussole aux auteurs. Comment traduire en récits les combats silencieux, les victoires éclatantes ou les résistances quotidiennes des femmes congolaises ? Le concours littéraire RDC, héritier spirituel de Zamenga Batukezanga – ce géant des lettres qui faisait chuchoter les feuilles des manguiers –, cherche à révéler des talents capables de mêler l’intime à l’universel.
Les règles sont claires, presque sacramentelles. Une seule nouvelle par candidat, tapée en Times New Roman 12, pas plus de 10 pages ou 5 000 mots. Les élèves du secondaire ont leur propre catégorie, preuve que l’anthologie littéraire Kinshasa de 2025 veut aussi écouter la génération montante. Les textes, accompagnés d’une page de présentation anonyme, doivent parvenir à l’adresse prixzamenga@gmail.com avant la tombée du rideau juiniste.
Au-delà des 1 000 dollars promis au lauréat suprême – somme qui résonne comme un défi dans le paysage éditorial congolais –, c’est la promesse d’une visibilité qui attire. Les dix meilleures nouvelles adultes et cinq textes scolaires seront publiés dans un recueil collectif, passeport pour une reconnaissance au-delà des frontières. Bibliothèque Wallonie-Bruxelles, abonnements culturels, cadeaux en nature : le prix se veut tremplin autant que consécration.
L’ombre bienveillante de Hananie Nsenda, lauréate 2024 pour sa nouvelle « Béatrice et Clara, la psychothérapie d’un cœur brisé », plane sur les candidats. Son succès rappelle que le Prix Zamenga n’est pas qu’un concours, mais un rite de passage. Qui, cette année, saura ciseler des personnages où se reconnaîtront les Congolaises, ces architectes de paix trop souvent réduites au silence ?
En septembre, lors de la Grande Rentrée Littéraire de Kinshasa, les noms des vainqueurs jailliront comme des étincelles. Entre-temps, les manuscrits s’entasseront dans les boîtes mail, chacun portant l’espoir de devenir miroir d’une société en mutation. Car derrière chaque soumission nouvelles RDC se cache une question : et si la prophétie littéraire du pays s’écrivait aujourd’hui, entre les lignes de ces auteurs en herbe ?
Article Ecrit par Yvan Ilunga
Source: Actualite.cd