Alors que des milliers d’élèves s’apprêtent à affronter les épreuves certificatives en République Démocratique du Congo, une décision du gouverneur Lebon Nkoso fait débat dans la province éducationnelle du Maï-Ndombe. Les frais de participation à l’EXETAT 2024 viennent d’être fixés à 95 000 FC (hors session) et 85 000 FC (session ordinaire), une mesure qui soulève autant d’espoirs que de questions.
« Celui qui tente de demander autre chose en assumera les conséquences », prévient Justin Iyolo, ministre provincial de l’Éducation. Un avertissement qui résonne comme un coup de semonce contre les antivaleurs endémiques dans le système éducatif congolais. Mais comment garantir le respect strict de ces tarifs officiels dans un pays où les frais parallèles font souvent loi ?
Le gouvernement provincial dénonce notamment les « frais de motivation » ou « d’organisation matérielle », pratiques illicites qui alourdissent régulièrement le fardeau des parents. « Ces charges injustifiées compromettent l’accès équitable à l’examen d’État », déplore un enseignant sous couvert d’anonymat. Une réalité amère pour des familles déjà éprouvées par la crise économique.
La circulaire du gouverneur Nkoso interdit formellement le système de « maquis » – ces réseaux clandestins de fraude – tout en renforçant les contrôles dans les centres d’examen. Une initiative saluée par certains acteurs éducatifs, mais qui nécessitera une vigilance accrue. « Sans suivi rigoureux sur le terrain, ces bonnes résolutions risquent de rester lettre morte », met en garde une directrice d’école à Inongo.
Avec moins de 40 USD requis pour la session ordinaire, le Maï-Ndombe se positionne-t-il en modèle de transparence ? La réponse viendra des premiers jours des épreuves. Reste que cette décision relance le débat sur le financement des examens d’État en RDC, entre volonté d’accessibilité et nécessité de moyens logistiques.
Alors que la communauté éducative scrute l’application concrète de ces mesures, un enjeu persiste : comment concilier lutte contre la corruption scolaire et amélioration des conditions d’évaluation ? Le pari de Lebon Nkoso pourrait bien devenir un test crucial pour l’ensemble du système éducatif congolais.
Article Ecrit par Yvan Ilunga
Source: radiookapi.net