Dans un paysage médiatique congolais en pleine mutation, un vent nouveau souffle sur les stratégies de collaboration. Ce mardi 13 mai 2025 restera marqué par la signature d’un partenariat médiatique RDC inédit entre B-One Télévision et Eventsrdc. Une alliance qui interroge : face à la surabondance informationnelle, les médias locaux doivent-ils s’unir pour survivre ?
« Notre public mérite une offre médiatique cohérente malgré la fragmentation des supports », lance Glody Ndaya, Directrice générale d’Eventsrdc, lors de la cérémonie. Son propos résonne comme un aveu : l’ère du « chacun pour soi » appartient au passé. La collaboration B-One Eventsrdc prévoit un échange de contenus publicitaires, une mutualisation des équipes créatives et une promotion croisée médias systématique. Concrètement, les reportages d’Eventsrdc alimenteront les JT de B-One, tandis que les émissions phares de la chaîne TV bénéficieront d’une vitrine numérique élargie.
Cette synergie répond à une équation économique complexe. Avec des revenus publicitaires en baisse de 18% selon le Conseil Supérieur de l’Audiovisuel Congolais (2024), les médias congolais explorent des modèles hybrides. « Partager nos forces, c’est éviter de dilapider des ressources rares », précise un cadre de B-One sous couvert d’anonymat. L’innovation télévisuelle RDC prend ici la forme d’un écosystème intégré : une plateforme web dynamique couplée à une grille de programmes télé repensée.
Mais au-delà des aspects techniques, c’est le contrat social des médias qui se redessine. Les deux entités partagent une ligne éditoriale axée sur « l’éducation citoyenne par l’information ». Un positionnement crucial dans un contexte électoral tendu où les fake news pullulent. « Imaginez un documentaire produit conjointement sur l’accès à l’eau dans le Kasaï, diffusé simultanément à la télé et viralisé sur les réseaux via Eventsrdc », illustre un producteur présent à la signature.
Reste une question brûlante : cette collaboration pionnière fera-t-elle des émules ? Si certains y voient un laboratoire pour la presse de demain, d’autres craignent une uniformisation des contenus. « Le vrai défi sera de maintenir nos identités tout en créant une valeur ajoutée commune », tempère un journaliste d’investigation présent sur les deux rédactions.
Alors que Kinshasa s’apprête à migrer vers la TNT, ce partenariat pourrait bien écrire une nouvelle page de l’histoire des médias en RDC. Une chose est sûre : à l’heure où le public zappe entre écrans et plateformes, l’intelligence collective devient la clé de voûte d’un journalisme durable.
Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: Eventsrdc