La zone de santé de Moanda, dans la province du Kongo Central, fait face à une résurgence inquiétante de choléra. Selon les dernières données communiquées par le Dr Philippe Suela, médecin chef de zone, 16 cas confirmés ont été enregistrés en un mois, dont 5 décès. Une alerte qui rappelle la vulnérabilité persistante de certaines régions de la RDC face à cette maladie hydrique.
Une accalmie à interpréter avec prudence
Si les semaines épidémiologiques 18 à 20 n’ont rapporté aucun nouveau cas, les spécialistes restent sur le qui-vive. « Cette trêve ne signifie pas victoire », prévient le Dr Suela, soulignant le caractère cyclique des épidémies de choléra dans cette région. L’expérience passée montre en effet que des périodes d’accalmie peuvent précéder de nouvelles flambées, surtout pendant la saison des pluies.
L’OMS mobilisée, mais des défis persistants
L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a fourni des intrants médicaux essentiels pour la prise en charge des patients. Néanmoins, le médecin chef insiste sur un besoin crucial : « Le renforcement des capacités des prestataires à tous les niveaux reste notre priorité ». Un appel qui fait écho aux difficultés logistiques rencontrées dans les structures sanitaires périphériques.
Une riposte multisectorielle en marche
La réponse combine approche médicale et prévention communautaire. Des campagnes de sensibilisation radio-télévisées rappellent quotidiennement les gestes barrières : traitement de l’eau par chloration, lavage des mains au savon, et assainissement des lieux d’habitation. Des mesures simples mais vitales, car comme le rappelle un spot radio diffusé dans la région : « Le choléra ne disparaît pas – c’est notre vigilance qui le fait reculer ».
Les symptômes à ne jamais négliger
Les premiers signes – diarrhée aqueuse abondante, vomissements, crampes musculaires – doivent déclencher une consultation immédiate. La déshydratation rapide, comparée à une « hémorragie interne des fluides corporels », peut entraîner la mort en moins de 24 heures sans traitement approprié. Les centres de traitement disposent désormais de sels de réhydratation orale et de perfusions fournies par l’OMS.
Un modèle à renforcer
Cette crise relance le débat sur l’urgence d’investir durablement dans l’accès à l’eau potable. Seulement 52% de la population du Kongo Central disposerait d’une source d’eau améliorée selon les dernières estimations. Un chiffre qui explique la persistance du choléra, maladie directement liée aux conditions d’hygiène.
Alors que Moanda retient son souffle entre deux vagues épidémiques, la vigilance collective reste la clé. Comme le conclut le Dr Suela : « Chaque cas évité est une victoire – mais chaque décès nous rappelle l’ampleur du chemin restant ».
Article Ecrit par Amissi G
Source: radiookapi.net