Le 9 mai 2025, l’ancienne Première dame du Gabon, Sylvia Bongo Ondimba, et son fils aîné, Noureddin Bongo Valentin, ont été libérés de la prison centrale de Libreville et placés en résidence surveillée dans leur villa familiale du quartier de La Sablière. Ce transfert intervient après plus de 19 mois de détention suite au coup d’État militaire du 30 août 2023 qui a renversé le président Ali Bongo Ondimba.
Un contexte politique tendu
Le 30 août 2023, l’armée gabonaise, dirigée par le général Brice Clotaire Oligui Nguema, a renversé le président Ali Bongo Ondimba, mettant fin à plus de 55 ans de règne de la famille Bongo. Dans les jours qui ont suivi, Sylvia Bongo et son fils Noureddin ont été arrêtés et inculpés pour des faits graves, notamment blanchiment de capitaux, recel, faux et usage de faux.
Le 28 septembre 2023, Sylvia Bongo a comparu devant un juge d’instruction qui l’a formellement inculpée. Initialement assignée à résidence, elle a été incarcérée le 12 octobre 2023 à la prison centrale de Libreville. Son fils Noureddin, ancien directeur de cabinet de la présidence, a également été inculpé pour corruption et détournement de fonds publics.
Des conditions de détention controversées
Les conditions de détention de Sylvia et Noureddin Bongo ont suscité de vives critiques. Leurs avocats ont dénoncé des actes de torture, un isolement prolongé et l’absence d’accès aux soins médicaux. En janvier 2025, la justice française a ouvert une enquête sur ces allégations, désignant un magistrat du pôle crimes contre l’humanité pour examiner les plaintes déposées à Paris.
Une libération sous conditions
Le 9 mai 2025, Sylvia et Noureddin Bongo ont été transférés de la prison à leur résidence familiale. Cette décision intervient après l’élection du général Oligui Nguema à la présidence en avril 2025 et la levée des sanctions de l’Union africaine contre le Gabon. Bien que libérés de prison, ils restent sous le coup de lourdes inculpations et sont assignés à résidence, en attente de la suite des procédures judiciaires.
Un avenir judiciaire incertain
La libération de Sylvia et Noureddin Bongo marque une étape importante dans la transition politique du Gabon. Cependant, leur avenir judiciaire reste incertain. Les autorités gabonaises n’ont pas encore annoncé de date pour un éventuel procès. Leur assignation à résidence pourrait durer plusieurs mois, voire années, en fonction de l’évolution des procédures judiciaires.
Cette affaire continue de diviser l’opinion publique gabonaise. Certains y voient une tentative de justice après des années de corruption présumée, tandis que d’autres dénoncent une chasse aux sorcières politique. Quoi qu’il en soit, le sort de Sylvia Bongo Ondimba et de son fils Noureddin reste un indicateur clé de la volonté des nouvelles autorités gabonaises de rompre avec les pratiques du passé.
