La République démocratique du Congo vient de déclencher une onde de choc écologique. Le gouvernement a autorisé l’ouverture de 52 nouveaux blocs pétroliers dans la Cuvette Centrale, une décision qualifiée de « bombe climatique » par Greenpeace Afrique. Cette forêt tropicale, deuxième poumon vert de la planète après l’Amazonie, risque de basculer dans un point de non-retour.
Comment expliquer ce revirement alors que Kinshasa avait suspendu en 2024 l’exploitation de 27 blocs sous pression internationale ? Le ministère des Hydrocarbures parle d’un « travail méthodique », mais les cartes officielles brillent par leur absence. « On joue aux apprentis sorciers avec notre patrimoine naturel », dénonce un expert environnemental sous couvert d’anonymat.
Les conséquences ? Un cocktail explosif : 30 millions d’hectares de tourbières menacées, stockant l’équivalent de 3 ans d’émissions mondiales de CO2. La déforestation pourrait s’accélérer, asphyxiant les moyens de subsistance de 40 millions de personnes dépendant de cet écosystème. « C’est une trahison climatique », tonne Bonaventure Bondo de Greenpeace Afrique.
Le gouvernement se défend en brandissant des « technologies avancées » et l’intelligence artificielle pour limiter les impacts. Mais où sont les études d’impact environnemental ? Les consultations des communautés Pygmées ? Les garanties contre les fuites de pétrole dans ce labyrinthe aquatique ? Le silence officiel est assourdissant.
Cette course au pétrole sonne comme un aveu d’échec. Alors que la RDC pourrait devenir un géant des énergies renouvelables avec son potentiel solaire, hydroélectrique et géothermique, elle mise sur les énergies fossiles du passé. Un choix qui hypothèque l’avenir climatique de l’Afrique centrale.
La justice climatique trébuche une fois de plus sur l’autel des intérêts économiques à court terme. Les communautés locales, gardiennes millénaires de ces écosystèmes, ne semblent compter que comme figurants dans ce drame écologique. Leur cri d’alarme résonnera-t-il assez fort avant l’irréparable ?
Article Ecrit par Miché Mikito
Source: radiookapi.net