Dans un scrutin sans surprise, l’Assemblée provinciale du Maniema a tourné une page décisive de son histoire politique ce lundi 12 mai. Le Dr Kibungu Mutanga Junior, élu à l’unanimité avec 20 voix sur 20 votants, incarne désormais l’hégémonie de l’UDPS dans cette institution clé. Une victoire sans fracas, mais lourde de symboles pour une province en quête de stabilité.
Le nouveau président, membre de l’UDPS comme son prédécesseur déchu Makonga Toboka Iki Claude, hérite d’un héritage politique contrasté. La destitution de ce dernier, orchestrée via une pétition et une mise en accusation, rappelle les luttes intestines qui secouent régulièrement les arcanes du pouvoir provincial. « 20 pour, zéro contre » : ce score parfait, salué par Théophile Buleli, vice-président de l’Assemblée, masque-t-il une unité de façade ou consacre-t-il un nouvel ordre politique ?
Dans son discours inaugural, le Dr Kibungu Mutanga a brandi l’étendard de la transparence : « Je travaillerai pour le bien-être de la population et dans le respect des droits des députés ». Une promesse classique, presque rituelle, qui devra cependant s’incarner face à des défis concrets : gestion des ressources locales, attentes sociales pressantes et équilibre des pouvoirs dans une région stratégique.
L’élection simultanée d’Assani Noelos au poste de questeur, également issu de l’UDPS, confirme l’emprise du parti présidentiel sur les leviers décisionnels. Cette mainmise suscite autant d’espoirs que de scepticisme. La province observera-t-elle enfin une gouvernance apaisée, ou assiste-t-on à une simple redistribution des cartes au sein d’un même cercle politique ?
Avec cette quatrième présidence d’assemblée depuis la décentralisation, le Maniema devient un laboratoire des recompositions partisanes. L’UDPS, en consolidant son emprise, prend un risque calculé : transformer sa domination numérique en leadership effectif. Reste à savoir si le Dr Kibungu saura incarner ce « nouveau départ » proclamé, ou s’il ne sera qu’un maillon supplémentaire dans une chaîne de pouvoirs éphémères.
Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: radiookapi.net
