Dans la localité de Njiapanda, au cœur du territoire de Lubero (Nord-Kivu), une situation alarmante met en lumière les défis sanitaires auxquels font face les volontaires de la Croix-Rouge. Sans équipements de protection adaptés, ces humanitaires risquent quotidiennement leur santé lors des enterrements de corps en décomposition, une conséquence directe des violences persistantes dans la région. Comment protéger celles et ceux dont le métier est de protéger les autres ?
Alexis Fimbo, coordonnateur local de la Croix-Rouge, tire la sonnette d’alarme : « Depuis les massacres de juin 2023, nous travaillons dans des conditions extrêmes ». Les volontaires, chargés d’inhumer les dépouilles – parfois exposées à la chaleur et à l’humidité tropicale pendant des jours –, opèrent sans gants épais, combinaisons étanches ou masques respiratoires. Une réalité qui transforme chaque mission en course contre la montre face aux infections potentielles.
Les risques sanitaires sont multiples : maladies cutanées, infections respiratoires, voire transmission de pathogènes. Imaginez devoir manipuler des corps en putréfaction avec seulement des vêtements ordinaires, comme si un médecin pratiquait une opération à mains nues… Quelles solutions pour briser ce cercle vicieux ?
La crise dépasse le cadre humanitaire. Elle révèle une crise sanitaire silencieuse au Nord-Kivu, où l’accès limité aux équipements spécialisés aggrave les vulnérabilités. « Nous protégeons la communauté, mais qui nous protège ? », interroge amèrement M. Fimbo. Un paradoxe cruel pour une région déjà éprouvée par des années de conflits.
Face à l’urgence, un appel à l’aide est lancé aux partenaires nationaux et internationaux. La priorité ? Fournir dans les plus brefs délais des kits complets incluant des combinaisons anti-contamination, des bottes renforcées et des désinfectants. Chaque jour sans équipement accroît le risque d’une catastrophe épidémiologique.
Concrètement, que faire ? Les experts sanitaires recommandent :
- Un appui logistique urgent pour acheminer des équipements de protection individuelle (EPI) standards
- La formation des volontaires aux protocoles de sécurité biologique
- Une coordination renforcée avec les autorités sanitaires provinciales
La résilience des volontaires congolais force l’admiration, mais elle ne suffit plus. Comme un soldat sans armure, leur dévouement se heurte à un manque de moyens criant. La communauté internationale parviendra-t-elle à entendre cet appel avant que de nouvelles vies ne soient sacrifiées ?
Article Ecrit par Amissi G
Source: radiookapi.net