La République Démocratique du Congo (RDC) affronte une recrudescence inquiétante de choléra depuis le début de l’année 2025. Avec plus de 18.385 cas notifiés, dont 364 décès, le pays enregistre un taux de létalité de 2%, dépassant le seuil d’1% fixé par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS). Cette situation alarmante touche particulièrement les provinces du Nord-Kivu, Sud-Kivu et Tshopo, mais aussi le Maniema, le Tanganyika et le Kongo Central.
Comment expliquer cette propagation rapide ? Les experts pointent une combinaison de facteurs : la saison des pluies intense provoque des inondations dans plusieurs régions, facilitant la contamination des points d’eau. À cela s’ajoutent les déplacements massifs de populations fuyant l’instabilité politique dans les Kivus, créant des foyers de transmission accélérée. Le fleuve Congo, axe vital du pays, sert paradoxalement de corridor à la maladie entre l’Est et l’Ouest du territoire.
Le ministère de la Santé RDC tire la sonnette d’alarme : « Nous observons une diffusion Est-Ouest préoccupante le long du fleuve Congo. La confirmation biologique par l’Institut National de Recherche Biomédicale (INRB) dans plusieurs provinces confirme l’urgence de la situation ». Des équipes sanitaires et des partenaires internationaux ont été déployés en urgence dans les zones critiques pour endiguer l’épidémie.
Quels sont les réflexes vitaux à adopter ? Le choléra se transmet principalement par l’eau ou les aliments contaminés. Les symptômes – diarrhées aiguës, vomissements et déshydratation sévère – peuvent tuer en quelques heures sans traitement. Les autorités insistent sur trois mesures clés :
- Utilisation exclusive d’eau traitée ou bouillie
- Lavage systématique des mains au savon
- Consultation immédiate en cas de symptômes
Avec plus de 1.000 nouveaux cas rien que sur la dernière semaine, la situation exige une mobilisation générale. Les centres de traitement choléra (CTC) renforcent leurs capacités d’accueil, tandis que des campagnes de sensibilisation door-to-door ciblent les quartiers à risque. Reste un défi majeur : atteindre les populations des zones reculées où l’accès aux soins reste limité.
Cette crise sanitaire survient dans un contexte régional tendu. Les frontières poreuses avec l’Angola et la Zambie, où des foyers épidémiques sont également actifs, compliquent la tâche des autorités. Un dispositif de surveillance renforcée a été mis en place aux postes-frontières clés.
Face à cette urgence, le gouvernement congolais appelle à une coordination renforcée entre acteurs locaux et internationaux. La riposte inclut la distribution de kits d’hygiène, la chloration des points d’eau et la vaccination ciblée. Mais comme le rappelle un épidémiologiste sur le terrain : « Aucune mesure ne sera efficace sans l’implication quotidienne des communautés dans la prévention ».
Article Ecrit par Amissi G
Source: Actualite.cd