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Ituri : 18 enfants congolais interceptés dans un trafic transfrontalier, la porosité des frontières mise en cause

Une intervention conjointe des forces de sécurité ougandaises et congolaises a mis au jour un réseau suspecté de trafic d’êtres humains à la frontière de l’Ituri. Dix-huit enfants âgés de 2 à 12 ans, enlevés dans les localités de Nyarambe et Kolokoto (territoire de Mahagi), ont été récupérés mercredi 7 mai à Nebbi, en Ouganda. Leur traversée clandestine du poste frontalier interpelle sur les failles sécuritaires de cette zone stratégique.

Les mineurs, garçons et filles confondus, ont été subtilisés à leurs familles dans des circonstances encore troubles. Selon des sources sécuritaires, leur transfert illégal vers le pays voisin aurait duré plusieurs semaines avant l’interception par la police ougandaise. Trois femmes présumées complices de ce réseau ont été déférées aux autorités judiciaires congolaises à Mahagi.

La société civile locale tire la sonnette d’alarme. « Comment des enfants en bas âge franchissent-ils la frontière sans aucun contrôle ? », s’indigne Deogracias Udaga, porte-parole des organisations locales. Ce responsable dénonce un « système bien rodé exploitant la porosité frontalière » et exige un renforcement urgent des dispositifs de surveillance.

Les enfants secourus sont provisoirement hébergés dans des familles d’accueil sous supervision étatique. Les enquêteurs tentent actuellement de retracer leur parcours et d’identifier leurs proches. Un travail complexe : aucun parent ne s’est encore manifesté pour réclamer les victimes, selon nos informations.

Si l’administrateur du territoire de Mahagi se refuse à confirmer l’existence d’un trafic organisé, les indices s’accumulent. Des sources judiciaires évoquent des similitudes avec des cas précédents d’exploitation infantile dans la région. Les suspects arrêtés feront l’objet d’auditions approfondies pour établir d’éventuels liens avec des réseaux transnationaux.

Cette affaire relance le débat sur la sécurisation des 900 km de frontière entre l’Ituri et l’Ouganda. Malgré les accords bilatéraux, moins de 10% des points de passage seraient sous contrôle permanent selon un récent rapport de la MONUSCO. Une aubaine pour les trafiquants qui profitent des circuits informels.

En attendant les conclusions de l’enquête, les habitants de Mahagi vivent dans l’angoisse. « Personne ne sait comment ces ravisseurs opèrent », témoigne une mère de famille à Nyarambe. La psychose gagne les villages où des milices d’autodéfense commencent à se organiser. Une réponse populaire qui inquiète les autorités, redoutant un engrenage de violences.

Derrière ce drame humain se profile un enjeu économique majeur : le territoire de Mahagi compte parmi les plus pauvres de la RDC, avec un taux de chômage avoisinant 80% chez les jeunes. Un terreau fertile pour le crime organisé, selon les analystes sécuritaires. La résolution de ce dossier pourrait déterminer l’avenir sécuritaire de toute la province.

Article Ecrit par Cédric Botela
Source: radiookapi.net

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