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RDC : Le gouvernement déclare la guerre aux bars bruyants – peines de prison envisagées pour les pollutions sonores

Le ministre d’État chargé de la Justice et garde des sceaux, Constant Mutamba, a ordonné aux procureurs généraux et auditeurs militaires supérieurs d’engager des poursuites judiciaires contre les responsables de nuisances sonores en République démocratique du Congo (RDC). Cette directive, annoncée dans un communiqué daté du 7 mai, s’appuie sur le décret n°14/012 du 8 mai 2014 relatif à la réglementation de la production sonore, texte jusqu’ici peu appliqué.

Qualifiant ces perturbations de « actes attentatoires à la tranquillité publique », le ministre a exigé une collaboration étroite entre les autorités judiciaires et la police nationale. Le commissaire général adjoint de la police ainsi que les commissaires provinciaux ont été sommés de veiller à l’exécution rigoureuse de cette mesure. Un numéro de téléphone (+243 830085196) a par ailleurs été mis à disposition des citoyens pour signaler les infractions.

À Kinshasa, l’une des villes les plus touchées, la prolifération des bars, terrasses et boîtes de nuit génère un vacarme nocturne insupportable. Dans des communes comme Bandalungwa, des résidents décrivent un quotidien marqué par des musiques assourdissantes jusqu’aux petites heures, perturbant le sommeil des familles et la concentration des étudiants. « Comment espérer un avenir serein lorsque l’environnement immédiat sape les bases de l’éducation et du repos ? », s’interrogent des parents exaspérés.

Cette initiative judiciaire fait écho à un avertissement lancé en mai 2023 par le général Blaise Kilimbalimba, alors commissaire provincial de la police de Kinshasa. Lors d’une parade au Stade des Martyrs, il avait dénoncé les effets délétères du bruit excessif : « Dans le vacarme, on ne construit rien. Le bruit use les nerfs, détruit les familles et entrave le développement », avait-il martelé, prédisant des sanctions renforcées.

L’application du décret de 2014 pose néanmoins plusieurs questions. Quels critères techniques seront utilisés pour mesurer les décibels excédentaires ? Comment concilier régulation sonore et essor économique des loisirs nocturnes ? Si les procureurs généraux disposent désormais d’une feuille de route claire, la complexité des dossiers – impliquant souvent des établissements partiellement déclarés – promet des contentieux épineux.

Les prochaines semaines révéleront l’effectivité de cette campagne. Les parquets de Kinshasa, Lubumbashi et Goma devront trancher entre fermetures administratives, amendes ou peines carcérales pour les récidivistes. Une chose est certaine : ce coup de semonce juridique relance le débat sur l’équilibre entre vie nocturne et droit au silence dans les centres urbains congolais.

Article Ecrit par Cédric Botela
Source: Actualite.cd

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