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RDC : Les gardes de la Première ministre impliqués dans un homicide – L’autopsie confirme les coups mortels portés au policier Kabeya

La Cour militaire de Kinshasa-Gombe a rendu publics, ce jeudi 8 mai, les résultats médico-légaux qui éclairent d’une lumière crue les circonstances de la mort du policier Fiston Kabeya. Selon le rapport d’autopsie lu par le greffier lors de la reprise du procès, le décès de l’agent de la circulation routière est directement imputable à un traumatisme crânien provoqué par des coups violents à la tête, ayant entraîné une hémorragie cérébrale fatale. Ces conclusions scientifiques, réclamées par la cour le 17 avril dernier, confortent intégralement les accusations du parquet militaire contre sept policiers affectés à la sécurité de la Première ministre Judith Suminwa.

L’audience a permis d’entendre la reconstitution minutieuse des faits par le ministère public. Le 12 avril dernier, une altercation entre les gardes du corps de la cheffe du gouvernement et le policier de circulation aurait dégénéré en violence mortelle sur l’avenue des Huileries à Gombe. Les images de vidéosurveillance, citées dans le dossier, montreraient plusieurs agents frappant à répétition la victime à l’aide de crosses d’armes et de matraques.

« Les prévenus ont outrepassé leur mission de protection en engageant une confrontation létale avec un collègue en service », a martelé l’avocat général, soulignant le caractère « disproportionné et prémédité » des violences. Les sept accusés, dont deux gradés, font face à des charges d’homicide volontaire et de violation des procédures opérationnelles. Leur défense, menée par Maître Pascal Tshilanda, conteste la qualification criminelle : « Mes clients reconnaissent des gestes malheureux mais récusent toute intention de donner la mort ».

La stratégie du parquet s’appuie désormais sur un faisceau de preuves techniques : rapports balistiques, analyses de scène de crime et témoignages de trois motards-taxi présents lors de l’incident. L’un d’eux a décrit sous serment une « scène de lynchage d’une brutalité inouïe » ayant duré près de quinze minutes, malgré les appels à l’aide de la victime.

La cour a ordonné la mise sous scellés des armes de service des accusés pour expertise approfondie. Une mesure qui intervient alors que les avocats des parties civiles réclament la requalification des faits en « assassinat », une qualification pénale plus lourde prévue par l’article 43 du code pénal congolais. « Comment des professionnels formés aux techniques de maîtrise peuvent-ils en venir à frapper mortellement un collègue désarmé ? », s’interroge Me Brigitte Kanku, représentant la famille Kabeya.

Prochaine étape déterminante : l’audition des accusés prévue le 15 mai. La chambre juridictionnelle devra notamment trancher sur l’application éventuelle de l’article 64 du code de procédure militaire, qui prévoit des peines allant jusqu’à la perpétuité pour homicide commis par des agents de l’État dans l’exercice de leurs fonctions. Un verdict qui s’annonce d’autant plus sensible qu’il implique des éléments de la sécurité rapprochée du gouvernement.

Alors que la procédure entre dans sa phase décisive, les observateurs juridiques soulignent l’importance symbolique de ce procès. Celui-ci constituera-t-il un précédent dans la lutte contre l’impunité des forces de sécurité en RDC ? La réponse judiciaire est attendue avec autant d’espoir par la société civile que d’inquiétude par certains cercles policiers.

Article Ecrit par Cédric Botela
Source: radiookapi.net

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