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RDC : La bombe économique des terres rares révélée par Daniel Mukoko Samba

Dans un contexte mondial marqué par une course effrénée aux ressources critiques, la République Démocratique du Congo (RDC) dévoile une carte maîtresse longtemps sous-estimée. Lors de la IXe édition du Forum Géoscience à l’Université de Kinshasa, le vice-Premier ministre et ministre de l’Économie, Daniel Mukoko Samba, a confirmé la présence de terres rares sur le sol congolais. Une révélation géoéconomique qui pourrait reconfigurer les équilibres industriels mondiaux.

« La puissance économique du XXIe siècle se mesurera à l’aune du contrôle des minerais stratégiques », a déclaré le ministre, comparant ces ressources à « un passeport vers la souveraineté industrielle ». Avec 30% des réserves mondiales de cobalt et désormais des gisements de terres rares – ces 17 éléments indispensables aux technologies vertes et numériques –, la RDC se positionne en gardienne d’un trésor convoité.

Ce plaidoyer pour une industrialisation durable survient alors que le pays extrait toujours 43% de la production artisanale mondiale de minerais. Un paradoxe congolais : une richesse souterraine colossale contrastant avec une valorisation en surface limitée. « La première raffinerie d’or de Bukavu, bien que tardive, symbolise notre nouveau paradigme industriel », a tempéré Daniel Mukoko Samba, soulignant un taux de transformation locale inférieur à 10% pour la plupart des minerais.

Comment transformer ce potentiel géologique en dividende économique ? Le ministre esquisse une feuille de route en trois axes : formalisation accrue du secteur artisanal, création de chaînes de valeur intégrées et partenariats stratégiques. « Seules des entreprises structurées peuvent porter notre ambition industrielle », insiste-t-il, rappelant que 80% des exploitants miniers évoluent encore dans l’informalité.

Cette vision rencontre plusieurs défis. D’abord technique : l’exploitation des terres rares nécessite des technologies de pointe et des investissements estimés à plusieurs milliards de dollars. Ensuite régulatoire : le code minier de 2018 prévoit déjà une préférence nationale, mais son application reste inégale. Enfin géopolitique : la concurrence sino-américaine pour l’accès aux ressources critiques place la RDC au cœur d’un jeu d’influence complexe.

Les enjeux économiques sont à la mesure des réserves congolaises. Selon la Banque Mondiale, chaque point de croissance dans la transformation minière génèrerait 2,3% de PIB supplémentaire. Un potentiel qui expliquerait l’insistance du gouvernement sur la création de zones économiques spéciales dédiées à la métallurgie.

Mais l’équation comporte aussi des risques. La dépendance aux cours mondiaux des matières premières, la pression environnementale et les contentieux fonciers appellent à un modèle d’industrialisation résilient. « Notre priorité est de passer de fournisseur de matières brutes à architecte de chaînes de valeur régionales », précise le ministre, évoquant des projets de batteries électriques made in DRC.

Ce repositionnement stratégique intervient alors que l’Union européenne vient d’adopter son règlement sur les minerais critiques, exigeant une traçabilité accrue. Une opportunité pour la RDC de valoriser ses standards ESG (Environnementaux, Sociaux et de Gouvernance), à condition d’accélérer la réforme de son écosystème minier.

À l’horizon 2030, le ministère de l’Économie table sur un triplement de la contribution minière au budget de l’État, passant de 15% à 45%. Un objectif ambitieux qui nécessitera non seulement des investissements étrangers, mais surtout une synergie entre exploitants artisanaux, sociétés juniors et majors du secteur.

La balle est désormais dans le camp des législateurs et investisseurs. Verront-ils dans la RDC le futur hub industriel des minerais stratégiques ou répéteront-ils les erreurs d’un extractivisme hérité du siècle passé ? La réponse déterminera si le Congo deviendra acteur ou simple figurant dans la grande bataille des métaux du futur.

Article Ecrit par Amissi G
Source: radiookapi.net

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Amissi G
Amissi G
Né à Lubumbashi, Yvan Ilunga est un passionné de la richesse culturelle du Congo. Expert en éducation et en musique, il vous plonge au cœur des événements culturels tout en mettant en lumière les initiatives éducatives à travers le pays. Il explore aussi la scène musicale avec une analyse fine des tendances artistiques congolaises, faisant d’Yvan une véritable référence en matière de culture.
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