Dans un contexte marqué par les attentes citoyennes autour de la transparence électorale, la visite de Denis Kadima Kazadi, président de la Commission Électorale Nationale Indépendante (CENI), à l’entrepôt central de Kingabwa ce 6 mai 2025, relève d’un symbole fort. Cette descente sur le terrain, un mois après la publication de la feuille de route 2025-2029, vise à rassurer sur la crédibilité du processus en cours. Mais au-delà du geste politique, que révèle cet inventaire technique des kits électoraux ?
Une feuille de route sous le signe de l’anticipation
« Tirer les leçons des précédents cycles » : cette promesse, martelée par Denis Kadima lors de sa déclaration, semble se concrétiser par un calendrier étalé sur près de quatre ans. La première phase, démarrée en avril 2025, concentre ses efforts sur la révision du fichier électoral et la logistique opérationnelle. Une approche préventive qui contraste avec les urgences des scrutins passés, comme le reconnaît le patron de la CENI : « Contrairement au cycle passé où nous faisions du sprint durant un marathon, cette fois nous avons pris de l’avance. »
Des machines sous surveillance expertes
L’inventaire minutieux des kits d’identification et d’enrôlement mobilise des compétences techniques pointues. Logiciels de diagnostic, tests physiques rigoureux : chaque appareil passe au crible. Si la majorité du parc machine serait « opérationnelle », selon les premières observations, certaines défaillances nécessitent des réparations ou remplacements. Un enjeu crucial pour éviter les pannes critiques lors des opérations de masse.
Budget et transparence : les défis à venir
L’évaluation en cours permettra de chiffrer les besoins financiers – élément clé pour maintenir le calendrier. Denis Kadima reste mesuré : « Si les moyens suivent, il n’y aura pas de problème. » Une phrase qui souligne l’interdépendance entre la technicité du processus et les impératifs budgétaires. La CENI devra également communiquer régulièrement sur l’avancée des travaux pour entretenir la confiance des partenaires et de l’électorat.
Vers un nouveau modèle électoral ?
Avec une seconde phase consacrée aux élections générales entre juin et décembre 2028, incluant réception des candidatures et campagne électorale, la CENI mise sur un déploiement étagé. Cette structuration en « séquences clés », présentée par Patricia Nseya, rapporteure de l’institution, ambitionne de fluidifier l’organisation logistique. Reste à savoir si ce calendrier prévisionnel résistera aux réalités politiques et sécuritaires du terrain.
Alors que la RDC s’engage dans ce long processus, chaque étape technique comme celle de Kingabwa devient un baromètre de crédibilité. Entre innovations méthodologiques et legs des expériences passées, la machine électorale congolaise tente de se réinventer – avec l’espoir que cette anticipation soit le meilleur garant de paix post-électorale.
Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: Actualite.cd
