Une attaque sanglante attribuée aux forces ADF a plongé la localité de Njiapanda dans l’horreur dans la nuit du 7 au 8 mai. Selon des sources locales, les assaillants ont frappé le quartier Mambembe vers 21 heures, réduisant en cendres habitations et véhicules. Le bilan provisoire – un mort et plusieurs disparus – ne traduit qu’imparfaitement l’onde de choc traversant cette zone stratégique de l’axe Butembo-Manguredjipa.
L’incursion rebelle interroge par sa proximité avec une position des FARDC établie à moins de deux kilomètres du lieu de l’attaque. Comment des combattants ont-ils pu opérer à si faible distance des forces régulières ? La question hante les esprits tandis qu’un mouvement de panique poussait certains habitants à fuir vers des zones considérées comme plus sûres.
La société civile locale affirme avoir tiré la sonnette d’alarme une semaine avant le drame. Des informations fiables signalaient alors la présence conjointe de combattants ADF et de groupes Maï-Maï dans le secteur. Ces alertes préventives auraient-elles dû entraîner un renforcement sécuritaire ? Les autorités militaires n’ont pour l’heure fourni aucune explication sur ce point crucial.
Au petit matin du 8 mai, un retour timide des populations déplacées était observé. Mais la psychose persiste dans cette région du territoire de Lubero, théâtre récurrent d’incursions meurtrières. Les fumées des habitations calcinées rappellent cruellement la vulnérabilité des civils pris en étau entre groupes armés.
Le porte-parole des opérations Sokola 1, le colonel Mak Hazukayi, a promis des éclaircissements prochains. Les attentes sont immenses : clarification sur le modus operandi des assaillants, bilan définitif des pertes humaines, mais surtout – mesures concrètes pour empêcher la répétition de tels scénarios. La crédibilité de la réponse sécuritaire dans le Grand Nord se joue désormais à l’aune de ces exigences légitimes.
Cette nouvelle tragédie relance le débat sur l’efficacité du dispositif militaire dans l’est de la RDC. Alors que les FARDC enregistrent des succès contre les ADF dans d’autres zones, comment expliquer cette faille sécuritaire à Njiapanda ? L’incident souligne la complexité d’une guerre asymétrique où chaque recul local peut entacher des avancées globales.
Les organisations humanitaires suivent avec inquiétude les conséquences de cette attaque. Entre besoins urgents en abris d’urgence et traumatismes psychologiques, la reconstruction s’annonce ardue pour les survivants. Une course contre la montre s’engage pour éviter que le drame ne se double d’une crise humanitaire.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: radiookapi.net