Dans l’effervescence culturelle de Kinshasa, où les mots dansent entre tradition et modernité, le Prix Zamenga déploie une nouvelle fois ses ailes littéraires. Pour sa septième édition, ce concours emblématique, héritage vivant de l’écrivain Zamenga Batukezanga, se pare d’une thématique aussi urgente que poétique : « La paix au féminin ». Une invitation à explorer, par la magie des récits, ces sillons invisibles où les femmes congolaises tissent la résilience d’une nation.
Organisé par la Délégation générale Wallonie-Bruxelles en RDC, ce prix ne se contente pas de célébrer les lettres congolaises ; il en cultive les racines et en irrigue les bourgeons. « Promouvoir, c’est aussi donner un miroir à ceux qui portent les histoires de notre terre », pourrait-on murmurer à l’oreille des participants. Élèves, adultes, auteurs confirmés ou émergents : tous sont conviés à soumettre leurs nouvelles, libres ou guidées par le thème de la paix féminine, avant le 30 juin 2025. Une démocratie littéraire où chaque voix trouve son écho.
Richard Ali, gardien des mots au Centre Wallonie-Bruxelles, dévoile les arcanes du processus lors d’une conférence de presse. « Les textes seront jugés dans l’anonymat, comme des perles offertes à la lumière sans connaître la main qui les a polies », explique-t-il. Un jury souverain, constellation d’écrivains et de figures littéraires, évaluera la qualité stylistique, l’originalité des récits, et cette alchimie propre à la langue française lorsqu’elle épouse les intonations du lingala ou du swahili.
Mais pourquoi ce thème, en 2025 ? Dans un pays où les femmes ont été colonnes vertébrales de résistances souvent invisibilisées, le Prix Zamenga pose un acte politique déguisé en geste artistique. Les participantes et participants sont invités à ciseler des héroïnes dont les paix ne sont ni silencieuses ni passives, mais actives, créatrices, révolutionnaires. Des femmes qui, comme le disait Zamenga lui-même, « portent l’eau et le feu sans éteindre leur rêve ».
L’événement culminera en septembre prochain, lors de la Grande Rentrée Littéraire de Kinshasa. Une cérémonie où les lauréats verront leurs textes publiés, leurs voix amplifiées. Et au-delà des récompenses, c’est toute une architecture symbolique qui se construit : car chaque nouvelle primée devient un fragment de miroir tendu à la société congolaise. Reflet de ses combats, de ses espoirs, de ces paix quotidiennes que les femmes bâtissent dans l’intimité des foyers ou sur la place publique.
Le Prix Zamenga, bien plus qu’un concours, est un écosystème. Il rappelle que la littérature congolaise, loin d’être un simple divertissement, est un laboratoire où s’inventent les langages de demain. Dans un pays souvent réduit à ses conflits, ces pages écrites – qu’elles parlent de marché animé ou de mémoire coloniale – réaffirment une vérité essentielle : ici, les mots résistent. Ils dansent. Ils guérissent.
Article Ecrit par Yvan Ilunga
Source: Eventsrdc