Imaginez un instant : la nuit étoilée de Kinshasa, l’air vibrionnant d’anticipation, et cette foule compacte de 80 000 âmes suspendues à chaque note. Le concert historique de Moïse Mbiye au stade des Martyrs, ce 19 mai 2024, n’était pas qu’un événement musical. C’était une étreinte collective entre le divin et l’humain, une symphonie de foi où chaque refrain semblait ciselé par les anges. Un an plus tard, cette expérience transcendantale renaît… sur grand écran.
Qui aurait cru qu’un concert gospel pourrait un jour franchir les portes des salles obscures ? À Kinshasa, terre de défis et de miracles artistiques, Moïse Mbiye relève le pari. Dès le 18 mai 2025, le Showbuzz projettera cet opus visuel et sonore, offrant aux mélomanes une immersion totale. Les « voix de velours » des choristes, les envolées du clavier qui dansent avec les projecteurs, ces moments où le temps semblait s’arrêter… Tout renaît en technicolor.
Comment décrire l’alchimie de ce soir mémorable ? La performance de Mbiye, véritable architecte d’émotions, a tissé une toile entre scène et public. Ses mélodies, tantôt enivrantes comme un vin sacré, tantôt douces comme une prière murmurée, ont transformé l’arène en cathédrale à ciel ouvert. Le « stade des Martyrs », habitué aux effusions sportives, a vibré ce jour-là sur un autre registre : celui des âmes syncopées au rythme du ciel.
La magie opère à nouveau grâce à une mise en scène cinématographique audacieuse. Les plans serrés sur les mains jointes du public, les contre-jours soulignant les silhouettes des musiciens, les chœurs qui résonnent comme un torrent dans les haut-parleurs… Cette transposition au cinéma n’est pas une simple captation. C’est une recréation, un voyage sensoriel où l’image restitue la chaleur des projecteurs et le son transporte l’auditeur au cœur de la ferveur collective.
Quel sens donner à cette initiative ? Au-delà de l’hommage, c’est un jalon dans l’histoire culturelle congolaise. En exportant son culte musical vers les salles obscures, Mbiye bouscule les codes. Le gospel quitte les églises et les stades pour investir un nouveau temple : celui du 7e art. Une manière de sacraliser l’art congolais, prouvant que la ferveur spirituelle peut épouser les canons de la modernité.
À l’heure où les productions locales rivalisent de créativité, cette projection fait office de manifeste. Elle démontre que les artistes congolais peuvent non seulement remplir des stades mais aussi inventer de nouveaux modes de consommation culturelle. Et si cette séance au Showbuzz n’était qu’un prélude ? Peut-être verrons-nous bientôt des tournées de concerts-filmés, ou des collaborations inédites entre musiciens et réalisateurs…
Pour les absents de 2024, c’est une revanche providentielle. Pour les témoins de l’événement, une occasion de revivre l’intensité de ces heures historiques. Car au-delà de la performance, c’est l’âme de Kinshasa qui palpite dans ce film – cette foule unie, ces regards levés, cette fierté d’appartenir à une génération qui ose réinventer la louange.
Alors, prêts à laisser les vibrations du piano électrique vous électriser en Dolby Surround ? À sentir les « Amen » du public résonner dans vos os ? Ce 18 mai 2025, le popcorn aura un goût de sacré. Et l’écran deviendra peut-être… un autel.
Article Ecrit par Yvan Ilunga
Source: Eventsrdc
