Une baisse historique de 89% des pertes pétrolières redonne souffle aux finances congolaises
Le secteur pétrolier congolais vient d’opérer un redressement spectaculaire, passant de 288,6 millions de dollars de pertes en 2023 à seulement 31,5 millions en 2024. Cette contraction de 89%, révélée par le vice-Premier ministre Daniel Mukoko Samba, intervient dans un contexte où les recettes pétrolières représentent près de 25% du budget national.
Un tour de force technique sous pression internationale
Comment la RDC a-t-elle réussi ce redressement économique ? La clé réside dans le processus de certification rigoureux mis en place avec l’appui technique du FMI. « Nous avons appliqué une rigueur mathématique à la gestion des subventions pétrolières », explique le ministre de l’Économie nationale. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : 16 millions de dollars de pertes au premier semestre contre 15,5 millions pour le second, soit une quasi-stabilité inédite.
Le FMI sonne la mobilisation générale
La délégation du Fonds monétaire international, menée par Calixte Ahokpossi, a salué cette « avancée majeure pour la résilience budgétaire ». Les experts soulignent que chaque dollar économisé sur les subressions pétrolières pourrait financer 3 mois de salaire moyen dans la fonction publique. Une manne cruciale pour un pays où 73% de la population vit sous le seuil de pauvreté.
La bataille contre la vie chère : nouveau front économique
Derrière ces chiffres se profile une refonte complète du mécanisme de compensation des carburants. Le gouvernement a progressivement remplacé les subventions généralisées par des aides ciblées, économisant ainsi 257 millions de dollars en deux ans. Une transition délicate alors que l’inflation atteignait 45,8% en glissement annuel en mars 2024.
L’épineuse question de la certification semestrielle
Le nouveau système de certification semestrielle des pertes pétrolières, condition sine qua non du programme du FMI, fait office de bouclier anti-déviation. « Ce mécanisme fonctionne comme un scanner financier en temps réel », compare un expert du secteur sous couvert d’anonymat. Reste à voir si cette discipline résistera aux fluctuations du marché mondial, alors que le baril de Brent oscille entre 82 et 85 dollars.
Perspectives : vers une sortie du tunnel économique ?
Avec seulement 0,3% du PIB consacré aux subventions pétrolières contre 2,1% en 2023, la RDC se rapproche des standards régionaux. Pour maintenir ce cap, les autorités devront pourtant composer avec une demande énergétique en hausse de 7% annuel. Le prochain test ? Atteindre l’objectif de 15 millions de dollars de pertes maximales pour 2025, soit moins de 0,1% du PIB projeté.
Cette performance inédite ouvre surtout une fenêtre d’opportunité pour le financement des projets structurants. Selon nos calculs, les économies réalisées pourraient couvrir 80% du budget annuel du secteur santé. Reste à transformer l’essai en pérennisant ces réformes impopulaires mais vitales pour l’équilibre macroéconomique.
Article Ecrit par Amissi G
Source: radiookapi.net