La capitale congolaise est secouée par une série d’attaques ciblant les professionnels du change. Des sources multiples confirment une recrudescence inquiétante de violences contre les cambistes, phénomène dénoncé avec virulence à l’Assemblée nationale ce lundi 5 mai.
Le député national Donatien Bitini Talabau a tiré la sonnette d’alarme devant ses pairs. Selon l’élu de Bulungu, des bandes armées opèrent en pleine lumière malgré les embouteillages caractéristiques de Kinshasa. « Ces criminels pillent, tuent et disparaissent sans la moindre intervention des forces de l’ordre », a-t-il déclaré, la voix chargée d’indignation.
Les méthodes employées suscitent l’effroi. Les agresseurs ciblent avec précision les opérateurs économiques spécialisés dans les transactions fiduciaires. Les attaques surviennent en journée comme en soirée, défiant toute logique sécuritaire. Comment expliquer que ces forfaits se perpétuent malgré les multiples barrages policiers ?
Le parlementaire pointe une défaillance inquiétante du dispositif sécuritaire. Les victimes seraient systématiquement dépouillées de leurs fonds avant d’être exécutées sommairement. Une brutalité qui rappelle les pires heures de l’insécurité urbaine dans la mégapole de 17 millions d’habitants.
L’appel lancé aux ministères de la Sécurité intérieure, de la Défense et de la Justice résonne comme un ultimatum. Les autorités sont sommées de coordonner leurs efforts pour endiguer cette crise. La demande d’arrestations immédiates et de jugements exemplaires vise à restaurer une crédibilité étatique mise à mal.
Cette situation intervient dans un contexte sécuritaire déjà tendu à Kinshasa. Les spécialistes s’interrogent sur les possibles ramifications de ces groupes criminels. S’agit-il de bandes opportunistes ou de réseaux structurés ? La question reste en suspens, alimentant les spéculations.
Les conséquences économiques de cette violence commencent à se faire sentir. Certains cambistes envisageraient de suspendre leurs activités, craignant pour leur sécurité. Une paralysie qui pourrait affecter les flux monétaires dans la capitale congolaise.
Les derniers chiffres disponibles font état de quinze attaques recensées depuis début avril. Le bilan humain reste imprécis, mais les témoignages concordent sur la sauvagerie des assaillants. Les forces de l’ordre restent muettes sur leurs investigations en cours.
Cette crise met en lumière les failles persistantes du système sécuritaire congolais. Alors que le pays se relève difficilement de conflits armés, cette nouvelle forme de criminalité urbaine teste la résilience des institutions. La réponse des autorités dans les prochains jours sera déterminante pour éviter l’escalade.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: radiookapi.net
