Une vague de braquages, vols et assassinats ciblés frappe les cambistes de Kinshasa, selon le député national Donatien Bitini Talabau. L’élu de Bulungu a dénoncé lundi 5 mai une situation sécuritaire « catastrophique » dans la capitale congolaise, marquée par des crimes récurrents contre les opérateurs fiduciaires.
Comment ces attaques peuvent-elles se multiplier en pleine journée, malgré les embouteillages paralysants de la ville ? Les cambistes, pourtant visibles dans leurs activités quotidiennes, seraient systématiquement dépouillés de leurs fonds avant d’être exécutés. « Ces criminels pillent, emportent l’argent et tuent sans être arrêtés », s’indigne le parlementaire, soulignant l’inaction apparente des forces de sécurité.
Les détails des témoignages recueillis dépeignent un scénario glaçant : des groupes armés circuleraient à moto ou en véhicules banalisés, profitant de la densité urbaine pour échapper à toute poursuite. Le modus operandi suggère une organisation structurée, ciblant délibérément les points de change mobiles – véritables coffres-forts à ciel ouvert.
Face à cette crise, l’appel du député Talabau résonne comme un ultimatum aux institutions. Le ministre de l’Intérieur, celui de la Défense et le garde des Sceaux sont interpellés pour une « collaboration urgente » entre leurs services. La demande est claire : démanteler ces réseaux et traduire leurs membres en justice avant que Kinshasa ne sombre dans un cycle infernal de violence économique.
Cette dégradation sécuritaire intervient dans un contexte national tendu, où la protection des acteurs économiques informels reste un défi majeur. Les cambistes, rouage essentiel du système financier populaire, représentent une cible vulnérable par leur exposition permanente. Leur sécurité devient un test crucial pour les autorités congolaises, observées tant par la population que par les investisseurs.
Quelles mesures concrètes seront prises ? Le calendrier d’action reste flou, alors que chaque jour apporte son lot de nouveaux cas. La pression monte sur le gouvernement pour qu’il déploie des patrouilles ciblées, renforce les contrôles routiers et active des cellules de renseignement financier. La crédibilité de l’État de droit en RDC se joue peut-être dans les ruelles animées de Kinshasa, où l’argent circule… au péril des vies humaines.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: radiookapi.net