La colère gronde dans le camp du Saint-Éloi Lupopo ! Après une défaite cinglante face au Maniema Union (0-1), Luc Eymael, l’entraîneur emblématique du club, a déclenché une véritable bombe médiatique. Lors d’une conférence de presse explosive ce mardi 6 mai, le technicien belge a fustigé l’arbitrage « partial » de Martin Mukala, accusant ouvertement le président du Maniema Union d’influencer les décisions arbitrales. Une charge violente qui secoue déjà les fondations du football congolais.
« Chaque fois que le Général veut une victoire, on voit Martin Mukala sur le terrain. Ce n’est plus une coïncidence, c’est devenu un système ! » Ces mots, lancés comme des flèches empoisonnées par Eymael, résonnent comme un coup de tonnerre dans l’univers des play-offs. Le coach n’y va pas par quatre chemins : pour lui, le Lupopo subit une injustice récurrente. « Mon équipe est, pour la troisième fois, victime d’un arbitrage mitigé et facile à remettre en question », insiste-t-il, le visage fermé, devant une salle de presse suspendue à ses lèvres.
Mais au-delà du simple coup de gueule, ces accusations mettent à nu une plaie béante du championnat local. Depuis le début des play-offs, les rumeurs de partialité arbitrale enflent comme une traînée de poudre. Plusieurs clubs auraient subi des décisions controversées, créant un climat de défiance généralisé. La question brûle désormais les lèvres : la FECOFA et sa Commission des arbitres peuvent-elles continuer à ignorer cette crise de légitimité ?
Le timing des déclarations d’Eymael n’est pas anodin. Alors que la course au titre s’intensifie, chaque point perdu prend des allures de drame national. Le technicien belge, habitué des joutes verbales, joue ici une partition risquée. En pointant du doigt ce qu’il considère comme une « théâtralisation du football », il place les instances dirigeantes face à leurs responsabilités. « Cette manière de travailler ne facilite la tâche ni à Lupopo, ni au football congolais », assène-t-il, transformant la conférence post-match en véritable tribune politique.
Mais où sont les preuves ? La FECOFA resterait-elle sourde face à ces allégations graves ? Pour l’heure, le silence des autorités footballistiques contraste étrangement avec le tumulte médiatique. Certains observateurs y voient un test crucial pour la crédibilité de la nouvelle direction de la fédération. D’autres s’interrogent : jusqu’où peut aller l’impunité supposée de certains clubs influents ?
Sur le terrain, les conséquences pourraient être lourdes. Le Saint-Éloi Lupopo, historiquement l’un des fers de lance du football katangais, risque désormais de se retrouver en position de victime désignée. La psychose du complot arbitral pourrait-elle affecter les performances de l’équipe ? Et que dire de l’impact sur l’attractivité du championnat congolais, déjà en quête de reconnaissance internationale ?
En filigrane de cette affaire, c’est tout le modèle des play-offs qui est remis en cause. Le système, conçu pour dynamiser la compétition, montre-t-il ici ses limites ? Les enjeux financiers colossaux liés à la qualification en Ligue des champions africaine créeraient-ils une pression malsaine sur les arbitres ? Autant de questions qui restent en suspens, alors que la balle est désormais dans le camp des instances dirigeantes.
Une chose est sûre : Luc Eymael vient de lancer un pavé dans la mare. Son franc-parler, s’il lui attire des ennuis disciplinaires, pourrait bien faire office d’électrochoc. Le football congolais se trouve à la croisée des chemins : continuera-t-il à naviguer dans les eaux troubles des soupçons, ou saisira-t-il cette occasion pour opérer un grand nettoyage ? La réponse des prochains jours sera déterminante pour l’avenir de la discipline en RDC.
Article Ecrit par Miché Mikito
Source: footrdc.com
