Une opération conjointe des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) et de l’armée ougandaise (UPDF) a conduit à la libération de vingt-huit civils dans la région de Beni, au Nord-Kivu. Parmi eux, dix-huit enfants précédemment affiliés à des groupes armés locaux et dix adultes, dont sept hommes et femmes échappés des mains des rebelles des ADF.
La cérémonie de remise, organisée ce lundi 5 mai, a vu la société civile de Beni prendre en charge ces survivants. Les enfants ont immédiatement été transférés à la section de protection de l’enfant de la MONUSCO, avant d’être confiés à une organisation partenaire de l’UNICEF. Cette structure spécialisée dans la réinsertion des mineurs associés aux conflits assurera leur prise en charge transitoire.
« La communauté doit les accueillir sans les traumatiser », a insisté Pépin Kavota, président de la société civile locale. Un appel urgent face aux risques de stigmatisation pesant sur ces anciens otages, dont certains ont passé des mois dans les campements des ADF-Nalu. Comment Beni répondra-t-elle à ce défi de réintégration ?
Un rescapé adulte, ayant requis l’anonymat, a décrit les conditions de sa détention : « Les FARDC ont fait un travail immense. Les populations ignorent que de nombreux campements ADF sont désormais abandonnés grâce à la pression militaire. » Son témoignage corrobore les récentes avancées sécuritaires dans le Mayangose, épicentre des opérations contre les islamistes ougandais.
Du côté des enfants, leur séparation des groupes armés résulterait d’une sensibilisation réussie auprès des chefs miliciens. Les leaders communautaires ont souligné l’impératif de scolarisation et de réunification familiale pour ces mineurs. Les adultes, quant à eux, ont été directement réinsérés via les comités de quartier, sous surveillance des autorités locales.
Cette opération intervient dans un contexte de regain de violence au Nord-Kivu. Les analystes y voient toutefois un signe encourageant : la collaboration FARDC-UPDF produirait des résultats tangibles. Reste à savoir si les mécanismes d’accueil communautaires suffiront à prévenir les rechutes. La MONUSCO a promis un suivi rapproché des cas, tandis que l’UNICEF plaide pour des fonds additionnels afin de pérenniser les programmes de réinsertion.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: radiookapi.net
